Автор книги: Ирина Моисеева
Жанр: Учебная литература, Детские книги
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Les éléments lexicaux et grammaticaux diffèrent par leur sens. Cela découle directement des différences de valeurs nomminatives mentionnées. L’exemple ci−dessus montre que si « demain » et la flexion [− rα] situent tous deux l’action dans l’avenir, l’adverbe le fait d’une façon beaucoup plus précise. Le sens des éléments grammaticaux est généralement beaucoup plus abstrait (catégoriel), que celui des éléments lexicaux. Ils expriment les relations entre les objets, les manière d’être (les modalités) des objets, des actions, ou des qualités désignées par les mots.
2.1.3 L’extension à une série de motsOn obtient la signification grammaticale par abstraction à partir d’une quantité de mots de la même classe. Un sens lexical peut être exprimé par un seul mot, ou bien par un groupe restreint de mots. Un sens grammatical s’étend à toute une classe donnée ou bien à une grande partie des mots de la classe en question. L’expression d’une modalité ou d’une relation qui n’intéresse que des mots isolés est d’ordre lexical. Une forme grammaticale qui n’affecte plus qu’un seul mot perd son statut grammatical et subit une lexicalisation. En ancien français il existait une déclinaison à deux cas:
li murs − Nom.
le mur − Acс
li sire (Nom.)
le seigneur (Acc)
Les vocables sire et seigneur représentaient alors deux formes différentes d’un seul mot. Après la chute de la déclinaison, ces formes se sont conservées, mais ils sont considérées comme deux mots différents. En russe, les formes домой, дома expriment un rapport local spécifique à partir du mot дом. Mais comme ce traitement et cette modalité ne sont propres qu’à ce seul mot, ces formes ne font pas partie du paradigme casuel du mot дом, mais sont des mots à part (plus précisément, des adverbes).
Comme l’élément grammatical se révèle par rapport à tout un groupe de mots (ou de phrases), on a raison de souligner que le sens grammatical n’est pas un simple sens secondaire ajouté à un mot, mais qu’il est surtout un ensemble de significations en dehors desquelles le mot d’une classe donnée n’est pas concevable: ce sont des sens secondaires, mais obligatoires pour les mots de cette catégorie. Par exemple, aucun substantif russe n’est concevable en dehors du nombre, du genre et du cas. Ce sont ses catégories grammaticales. L’ensemble de ces catégories obligatoires constitue la forme grammatical du mot.
2.1.4 La référence constante du motComme l’élément grammatical n’a pas de valeur nominative autonome, son adjonction ou mot ne modifie pas la signification de celui−ci, il n’empêche pas le mot de désigner les mêmes objets (d’avoir la même référence). En même temps, l’adjonction d’un élément lexical modifie la référence du mot: il commence à désigner un autre objet.
Cette particularité des éléments grammaticaux permet notamment de les distinguer des éléments dérivationnels, qui, par ailleurs, ont un statut semblable à celui des morphèmes grammaticaux (valeur nominative non−autonome, sens catégoriel), extension à une série de mots, série fermée. Il y a des morphèmes de dérivation d’un emploi très large, par exemple, les suffixes diminutifs.
Mais pourquoi maison et maisons représentent−ils deux formes grammaticales du même mot, alors que maison et maisonnette sont deux mots différents? C’est que le premier couple de formes correspond au même élément de réalité. Mais maison et maisonnette correspondent à des réalités différentes. Si un élément sans modifier le sens général du mot, le fait passer dans une autre partie du discours (marcher − marcheur, clair − clairement, rigide − rigidité), il est considéré aussi comme un suffixe (élément lexical) et non comme une flexion (élément grammatical), parce qu’en français les unités de sens indentique, mais appartenant à des parties du discours différentes sont des mots différents.
2.1.5 Le caractère fermé et limité de la sérieOn a vu que le sens lexical peut se réduire à un seul vocable. Le sens grammatical, par contre, embrasse une large série de mots. Il est donc évident que celui−ci doit être non seulement plus abstrait, mais que pour cette même raison il sera confiné à un nombre d’éléments plus restreint. Si les mots devaient se voir ajouter un nombre très grand de modificateurs grammaticaux, leur emploi dans la phrase et la communication même en seraient entravés. C’est pourquoi si le lexique représente une série illimitée d’éléments, la grammaire est faite d’une série limitée d’éléments. On peut dresser la liste des éléments grammaticaux, alors que pour le lexique cela n’est pas possible. Si les mots constituent des inventaires ouverts (on peut en emprunter à d’autres langues, ou en créer de nouveaux), les éléments grammaticaux constituent des listes fermées (en ne peut pas créer consciemment un élément grammatical).
2.2 La catégorie grammaticale. Son aspect sémantique
Le système grammatical d’une langue est caractérisé par l’ensemble de ses catégories grammaticales, morphologiques et syntaxiques. On parlera surtout ci−dessous des catégories morphologiques.
La catégorie grammaticale représente l’unité de la valeur grammaticale (sens grammatical) et de la forme grammaticale. Pour qu’on puisse parler d’une forme grammaticale dans la langue, il faut qu’une forme s’associe régulièrement avec un sens grammatical déterminé.
2.2.1 La structure interne de la catégorie grammaticaleLa structure interne de la catégorie grammaticale est caractérisée par les oppositions et les sous−catégories. Analysons les deux aspects de la catégorie grammaticale.
Résumons les caractéristiques de la valeur grammaticale:
Les oppositions sont la condition nécessaire de l’existence d’une catégorie grammaticale. Là, où il n’y a pas d’oppositions de sens rendues par les formes différentes, la catégorie grammaticale n’existe pas. Les formes qui s’opposent d’après leur sens a l’intérieur de la catégorie grammaticale s’appellent « sous−catégories ». Ainsi le singulier et le pluriel sont des « sous−catégories » de la catégorie grammaticale du nombre.
Remarques: On appelle souvent « catégorie » ce qui est désigné ici par le terme sous−catégorie (la catégorie du singulier, du plus−que−parfait, par exemple). Les oppositions du sein de la même catégorie peuvent être binaires (entre deux sous−catégories) ou multiples (entre plusieurs sous−catégories). L’opposition binaire est la condition minimale de l’existence d’une catégorie grammaticale.
Il y avait trois genres en latin. Cette opposition de trois éléments s’est réduite en langues romanes à une opposition binaire, on compte deux genres en français: masculin et féminin − le neutre s’est réparti entre les deux); mais la catégorie n’en subsiste pas moins: deux formes suffisent pour créer la catégorie de genre.
La catégorie du cas en latin connaissait cinq (ou six) formes. Il ne s’en était conservé que deux en ancien français: le cas sujet et le cas régime, pourtant la catégorie du cas continuait à vivre avec ces deux formes. Après l’élimination d’un des cas (c’était le cas sujet, parfois le cas régime) toute la catégorie du cas s’est trouvée exclue de la langue. La grammaire traditionnelle compte en français quatre sous−catégories de mode: indicatif, conditionnel, subjonctif, impératif.
Des théoriciens sont arrivés à conclure que le conditionnel et l’impératif ne sont pas des modes autonomes, mais des formes spécifiques de l’indicatif. La grammaire théorique maintient donc la catégorie verbale de mode par la seule opposition indicatif / subjonctif.
Certaines théories mettent en doute le subjonctif en tant que mode à part (on y voit aussi des formes spécifiques de l’indicatif). Dans ce cas on devrait dire que le mode en tant que catégorie verbale morphologique est inexistant en français, faute d’oppositions. Ce sont les oppositions qui déterminent la valeur exacte de la catégorie grammaticale. L’ancien français ne connaissait que deux formes d’article: défini et indéfini (le / un). La fixation, à partir du XIV siècle, de l’article partitif a créé pour les deux articles anciens des oppositions nouvelles (le / du; un / du), ce qui a sensiblement modifié leurs significations.
Il arrive, d’autre part, que telle opposition subsiste, sur le plan des formes, mais sa valeur change au cours de l’évolution de la langue. L’opposition article / zéro; article de l’ancien français ressemble très peu, quant à sa sémantique, à celle du français moderne. Le passé simple et le passé composé s’opposaient à l’origine en tant que passé non−actuel et passé actuel (exprimant le rapport avec le présent ). Actuellement ils se distinguent surtout comme temps narratif et déclaratif. Certes, les vieilles oppositions ne disparaissent pas du jour au lendemain, elles continuent à coexister à côté de nouvelles, ce qui rend l’analyse sémantique des formes grammaticales particulièrement délicate.
La catégorie grammaticale a une structure sémantique complexe et hiérarchisée. Parfois, on relève des niveaux intermédiaires entre catégorie et sous−catégories.
Les quatre modes verbaux traditionnels peuvent être groupés ainsi:
Conditionnel
Ainsi, chaque opposition confère un sens à la forme, de sorte que la sous−catégorie grammaticale qui participe à plusieurs oppositions reçoit une structure sémantique complexe qui représente « un ensemble de sèmes ».
La formule sémique symbolise le sens généralisé de la catégorie grammaticale. Pourtant, dans la parole, sous l’influence du contexte ou de la situation, la signification concrète de la catégorie grammaticale peut varier et ceci à cause de deux facteurs:
a) le contexte ou la situation contribuent à mettre au premier plan un sème en reléguant, au second plan un autre: par exemple, dans certains contextes le passé simple perd le sème «expression écrite » pour devenir un synonyme absolu du passé composé;
b) les oppositions ne révèlent que le sens généralisé des formes grammaticales, à l’intérieur duquel celles−ci peuvent développer une série d’acceptions spécifiques. Le passé simple exprime en général, une action limitée dans le temps. Mais cette limitation peut revêtir des formes variées: la limitation par le moment initial (valeur inchoactive: «il se leva et chanta»), par le moment final (valeur final: « il chanta puis s’assit »), par les deux moments (« il chanta toute une heure »). Chacune de ces acceptions secondaires peut se réaliser dans des contextes.
2.2.2 La catégorie grammaticale par rapport à la réalité extralinguistiqueDu point de vue de leur rapport avec la réalité extralinguistique les catégories grammaticales peuvent être significatives (ayant un contenu sémantique) et non significatives ( privé de contenu sémantique ).
La majorité des catégories sont significatives, ou bien significatives et non−significatives à la fois. Il apparaît que les catégories du temps sont presque toujours significatives. La catégorie de nombre est significative pour les substantifs nombrables, et non−significative pour les substantifs non−nombrables. Certaines catégories ont perdu tout lien immédiat avec la réalité, elles sont devenues non−significatives. C’est le cas du genre et du nombre des adjectifs. Pourtant, ces catégories ne sont pas tout à fait inutiles pour la langue, mais elle sont exploitées d’une autre façon, dans des buts structuraux (l’expression des rapports syntaxiques entre nom et adjectif à l’aide de l’accord en genre et en nombre). On divise les catégories significatives en catégories subjectives et catégories objectives.
a) les catégories objectives reflètent les propriétés et les rapports entre objets indépendemment de la vision subjective du sujet parlant. Ce sont le nombre, le genre ( significative ), les formes exprimant les relations causales, temporelles, locales et autres, l’aspect du verbe etc; b) les catégories subjectives ( ou subjectives−objectives) reflètent les relations ou propriétés des objets du point de vue des locuteurs. Ce sont: la personne, le temps absolu ( défini par rapport ou moment de la parole ), la voix ( exprime la façon dont le locuteur se représente l’action ), le mode ( l’attitude du sujet parlant envers la réalité décrite ).
Sont subjectives aussi les catégories qui expriment le degré d’information du locuteur sur la situation. Ce sont: la détermination ( l’article ), la structure communicative de la phrase, la question.
2.2.3 La catégorie grammaticale par rapport aux motsLe propre de la valeur grammaticale est de s’étendre à une série de mots. Cependant, la concurrence entre le sens du mot et le sens apporté par la forme grammaticale peut imposer des restrictions. Sous cet aspect, on distingue les catégories purement grammaticales et les catégories lexico−grammaticales.
a) les catégories proprement grammaticales s’étendent à tous les mots de la même classe: exemple, nombre et genre des adjectifs ( à quelques rares exceptions près, tous les adjectifs français ont les deux genres et les deux nombres); le temps verbal ( tous les verbes peuvent se mettre au présent, passé ou bien au futur ), etc.;
b) les catégories lexico−grammaticales n’affectent qu’une partie de mots de la classe donnée: exemple, le nombre ( il ne concerne que les substantifs nombrables ), la voix ( elle n’est propre qu’aux verbes transitifs ), le degré de comparaison ( on ne le trouve que chez les adjectifs de relation ). L’existence des catégories lexico−grammaticales souligne l’interdépendance du lexique et de la grammaire, ainsi que les fondements sémantiques des catégories grammaticales. La forme non−marquée peut s’étendre à toute la classe, y compris aux mots qui sémantiquement sont incompatibles avec la catégorie grammaticale donnée, elle remplit alors une fonction de neutralisation, fonction non−significative.
Par exemple: la forme active pour les verbes intransitifs, le singulier pour les substantifs non−nombrables.
2.2.4 La catégorie grammaticale par rapport aux autres catégories grammaticalesLes catégories grammaticales sont caractérisées par la synonymie et la polysémie (ou l’homonymie), ce qui présente de grandes difficultés quant à l’analyse linguistique.
En parlant de l’identité sémantique ( synonymie ), certains auteurs ont mis en question l’existence de telle ou telle catégorie grammaticale. Par exemple: le substantif français exprime des significations qui peuvent être rendues par l’indicatif, le conditionnel ou l’impératif. On a pu le considérer alors comme une forme spécifique d’un autre mode, et non comme un mode à part.
Le second aspect ( polysémie / homonymie) crée des difficultés encore plus considérables. Les formes grammaticales peuvent remplir plusieurs fonctions. L’article défini exprime le défini, mais aussi la généralisation. L’imparfait exprime tantôt un temps absolu ( le passé ), tantôt un temps relatif ( le présent dans le passé). La forme en – rait signifie une action hypothétique ( le conditionnel) ou bien le futur dans le passé; on peut multiplier les exemples à l’infini.
Qu’est−ce qu’on doit voir ici, des cas de polysémie ou d’homonymie? La question n’est pas facile à résoudre, et, pourtant, elle est importante pour la conception du système grammaticale. Si l’on voit dans du, de la, des une seule et même catégorie avec des emplois différents ( la tiédeur de l’eau, il boit de l’eau ), on doit en conclure que l’article partitif n’existe pas en français ( certains auteurs l’affirment effectivement ). Si l’on affirme que les deux emplois de l’imparfait mentionnés ci−dessus, représentent deux catégories séparées, on doit allonger l’inventaire des formes verbales du français. Pour résoudre les problèmes posés par la synonymie ou la polysémie des catégories grammaticales, il faut tenir compte de ce que la catégorie grammaticale est l’unité d’une forme et d’un contenu. Si nous retrouvons régulièrement une forme spécifique avec un sens déterminé, nous devons la considérer comme une catégorie grammaticale à part, malgré ses affinités sémantiques avec une autre forme. Si nous sommes en présence d’une grande différence dinnction et de sens, nous devons considérer les eux emplois d’une forme comme deux catégories grammaticales à part, et non pas comme des acceptions différentes de la même catégorie.
2.3 L’interaction sémantique entre le lexique et la grammaire
L’interaction entre le sens lexical et le sens grammatical se manifeste sur les plans suivants:
a) l’influence du lexique sur la grammaire. A cause de l’incompatibilité possible du sens lexical avec le sens ajouté par la catégorie grammaticale, le lexique impose ses restrictions à l’emploi des catégories grammaticales: exemple, l’article indéfini est incompatible avec la valeur sémantique des substantifs non−nombrables ou abstraits; la fonction syntaxique même n’est pas indifférente pour la sémantique du substantif; le rôle du sujet des verbes transitifs revient plus souvent aux substantifs abimés qu’aux autres;
b) l’influence de la grammaire sur le lexique. Si une catégorie grammaticale incompatible avec le sens du mot vient s’ajouter quand même à celui−ci, le mot change de sens en fonction des significations de cette catégorie. Si le mot « pain », qui exprime une matière non−nombrable, reçoit la marque du pluriel « pains », cela signifie qu’il commence à designer un autre objet, nombrable, qu’il a donc changé de sens.
Les formes grammaticales se présentent souvent comme des marques précisant le sens du mot. Les cas les plus typiques en français:
a) le nombre des substantifs: la connaissance − des connaissances ( des personnes connues);
b) les formes de l’article: le pain ( matière) − un pain ( unité);
c) la trahsitivité de l’adjectif: un garçon capable − un garçon capable de bonnes actions;
d) la transitivité du verbe: décoller − verbe transitif (enlever ce qui est collé); décoller − verbe intransitif ( prendre son vol ).
Les phénomènes mentionnés aux points l et 2 s’expliquent facilement à la lumière de l’accord sémantique. Les composants d’un énoncé sémantiquement correct ne doivent pas comporter de sèmes (éléments de sens) contradictoires.
Prenons différentes combinaisons d’éléments lexicaux et grammaticaux où soit présent ou absent le sème de nombrabilité, propre aux noms nombrables et à la forme grammaticale du pluriel (le singulier participe à la forme des noms nombrables aussi bien qu’à cette des noms non−nombrables, donc, il n’exprime pas spécialement le nombre ).
Accord sémantique
Un homme dort la maison dort la maison dort ( habitants) (= est calme) dans le cas 3 et 4 sens de pluriel (a) se trouve en désaccord avec le sens du mot, gloire étant un substantif non−nombrable. Le russe, à cause de cette incompabilité, n’admet pas la forme славы ( pl. ). En français l’élément grammatical puise son sème à l’élément lexical, qui en devenant nombrable, change de sens ( des gloires=des hommes de gloire ). La forme peut donc se réaliser, à condition que le sens du mot change.
Cette modification sémantique du mot peut avoir des dégrés différents. Entre le sens propre et un sens nouveau il y a une zone assez large où on peut rencontrer toutes sortes de nuances stylistiques.
Par exemple: « l’eau − des eaux minérales » ( changement de sens ), « l’eau − les eaux de l’océan » ( nuance stylistique ).
2.4 La grammaticalisation des éléments lexicaux
Les même significations peuvent souvent être exprimées avec des moyens tant lexicaux que grammaticaux. Les éléments lexicaux supplient souvent à l’insuffisance des moyens grammaticaux. Les mots−outils ( articles, prépositions, verbes auxiliaires) ne sont pas seuls à pouvoir remplir un rôle d’organisation dans la phrase. En principe, selon le contexte, tout mot peut remplir une fonction structurale, autrement dit, il peut sibir une grammaticalisation, il peut se déssémentiser. On peut relever les facteurs spécifiques qui permettent au mot d’acquérir une fonction grammaticale:
a) le sens large ( abstrait) du mot. Ce sont généralement des mots à sens large qui deviennent des outils grammaticaux. Il suffit de rappeler les verbes « être, avoir, faire ». Parmi les substantifs on citera « femme » qui sert à exprimer le genre féminin des substantifs qui ne le forment pas régulièrement (comparez: « poète − poétesse », mais « peintre − femme peintre » ). Les mots « façon », « manière », «air» servent à former les groupes adverbiaux: «d’un air solennel» ( solennelement);
b) la transitivité du mot. En position transitive, où le mot sert à lier deux autres termes, il est particulièrement apte à perdre partiellement son sens pour acquérir une fonction structurale ( la liaison ). Dans « un seau plein » l’adjectif « plein » garde toute sa valeur sémantique. En position transitive, suivi de la préposition de il sert à signifier « beaucoup de » ou bien des relations encore plus abstraites pareilles à celles qui sont exprimées par les prépositions avec, de, à ou par une forme adjectivale: « un panier plein de fruits » (= avec des fruits ).
D’autres adjectifs en position de transitivité se désémantisent également « un pays riche » et « un pays riche en blé », « un homme libre » et « un homme libre de soucis »;
c) la position de redondance. Tout élément sémantique dans la phrase sert à désigner un élément de la réalité. Si celui−ci est nommé, l’élément qui le nomme à nouveau devient superflus et se trouve investi d’une autre fonction, structurale et non sémantique. Prenons la phrase « Il marchait à pas lents ». Le mot « pas » qui désigne l’action que l’on fait en marchant paraît inutile après le verbe « marcher » qui exprime la même idée. Il ne joue donc pas ici ni rôle sémantique ( car il n’apporte rien à l’information de la phrase ), mais un rôle de structure: ce mot permet d’employer l’adjectif « lent » pour caractériser l’action ( au lieu d’un adverbe ). Comparez: Il marchait à pas lents. − Il marchait lentement. Parlez d’une voix calme ( l’idée d’émettre des sons est exprimée deux fois: par le verbe « parler» et par « voix »);
d) la supplétion lexicale et les mots vectoriels. Parfois le sens grammatical est exprimé à l’aide des mots ayant des racines différentes. Ce phénomène s’appelle la suppletion: je vais − nous allons; j’irai − c’est la supplétion morphologique. Mais ce phénomène connaît une plus large extension:
Le passage d’une partie du dix à une autre est exprimé par le suffixe, ou bien par deux racines qui se juxtaposent.
La supplétion lexicale met en évidence la différence entre un lexème (élément du plan de l’expression, forme phonique du mot) et un sémantème (élément du plan du contenu, ensemble de sèmes ou significations du mot ). Les mots « tomber » et « chute » ont un sens général identique, mais ils l’expriment à l’aide de radicaux différents. Ils ont donc les mêmes sémantèmes, mais les lexèmes différents.
Les mots ( surtout les verbes) vectoriels constituent un cas spécifique de supplétion lexico−grammaticale. Ce sont des mots qui désignent la même action (ou le même objet ), mais de points de vue opposés, comme le font l’actif et le passif du verbe:
A précède B et B suit A.
A a vendu sa maison à B et B a acheté la maison à A.
Les phrases décrivent le même événement, mais en prenant pour point de départ
A ou B. De tels verbes servent souvent à exprimer des différences de voix:
Donner ( voix active)
Recevoir ( passive)
Avoir ( état)
Exemple: Avoir mal à la tête ( état ). Donner mal à la tête ( action ).
Donner la possibilité ( voix active = permettre ). Avoir la possibilité ( état = pouvoir ). Recevoir la possibilité de faire qch ( voix passive = être autorisé ). Ces séries de verbes appelés également « verbes conversifs » jouent un rôle important dans les transformations syntaxiques de la phrase.
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