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Автор книги: Елена Григорьева


Жанр: Языкознание, Наука и Образование


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Dates principales

1938 Albert Lebrun

10 avril. Les radicaux changent de camp. Rival d'Herri-ot, Edouard Daladier constitue un ministère à direction radicale appuyé sur la droite et où sont exclus les socialistes.

Mai. La dévaluation est décidée. Les prix français sont ramenés au niveau des prix mondiaux.

30 septembre. Munich. Daladier signe avec Hitler, Mussolini et Chamberlain les accords de Munich dans lesquels il accepte l'annexion par l'Allemagne nazie d'une partie de la Tchécoslovaquie, alliée de la France. Le PC critique le gouvernement, coupable à ses yeux de trahir l'idéal antifasciste du Front populaire; les socialistes se résignent à approuver les accords.

12—13 novembre. Paul Reynaud, devenu ministre des Finances, gouverne par décrets-lois essentiellement dirigés contre les travailleurs: abandon de la semaine de 40 heures, réduction du tarif des heures supplémentaires, «étalement des congés payés».

30 novembre. La CGT organise une grève générale dirigée contre les décrets-lois mais aussi contre les accords de Munich. Daladier réquisitionne, mobilise, menace cheminots et fonctionnaires. Le 30 au soir, pour la CGT c'est un échec: les services publics n'ont pas bougé. Une répression sévère s'abat sur les militants ouvriers. Le Front populaire est définitivement mort.

1939

28 juillet. Le gouvernement prend des mesures destinées à redresser la natalité d'une France démographique-ment affaiblie. Le Code de la Famille augmente les allocations familiales et assure divers encouragements à la natalité.

23 août. Un pacte de non-agression, négocié secrètement entre Staline et Hitler, est signé.

En France, la nouvelle divise profondément le PC dissous le 26 septembre.

3 septembre. La déclaration de guerre. Brisée par les conflits qu'elle n'arrive pas à surmonter, économiquement usée, la France entre cependant dans la guerre. Le 1er, à l'aube, la Wehrmacht a franchi la frontière polonaise. En réponse la France, après la Grande-Bretagne, déclare la guerre au IIIe Reich.

1940 Maréchal Philippe Pétain

10 mai. Après dix mois de «drôle de guerre» pendant lesquels l'inaction démoralise l'armée française, Hitler attaque. Les divisions allemandes percent le front à l'ouest de Sedan (là où s'arrête la ligne Maginot) et atteignent la Manche en une semaine, isolant 600 000 Français et Anglais à Dunkerque. Puis c'est la débâcle et l'exode des civils qui fuient l'envahisseur.

16 juin. Ministre de la Défense nationale dans le cabinet Paul Reynaud (qui a remplacé Daladier en mars 1940), Pétain impose l'armistice au gouvernement divisé et réfugié à Bordeaux.

18 juin. Le général de Gaulle, alors inconnu, lance de Londres un appel à la résistance.

22 juin. L'armistice. Le gouvernement du maréchal Pétain signe l'armistice: le pays est au deux tiers occupé, coupé en deux zones par la ligne de démarcation, infranchissable sans autorisation allemande.

11 juillet. L'État français. Le 10 juillet à Vichy, députés et sénateurs votent, par 569 voix contre 80, les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Le 11 celui-ci se nomme lui-même chef de l'État et promulgue les trois premiers Actes constitutionnels fondant l'État français. Le régime de Vichy restaure les valeurs traditionnelles («Travail, Famille, Patrie»). Le 30, un service civil de neuf mois dans les «chantiers de jeunesse» est créé pour les jeunes de la zone sud.

Septembre. Contre la démocratie fondée sur l'élection, Vichy impose l'autorité hiérarchique. La Chambre et le Sénat sont éliminés; les partis et les syndicats dissous; à tous les échelons, la nomination remplace l'élection et fait la place belle aux militaires.

24 octobre. L'entrevue de Montoire. Rencontrant Hitler à Montoire, Pétain convient du principe d'une collaboration politique. Son message du 30 incite les Français à entrer dans la voie de la collaboration d'État. Dès le 3 octobre, Vichy a arrêté un premier statut des Juifs qui les exclut de nombreuses professions (enseignants, hauts fonctionnaires, journalistes) et des entreprises qu'ils possèdent.

1941

29 mars. Un commissariat aux questions juives est créé. En mai, des milliers de Juifs seront arrêtés. En juin, un second statut des Juifs instaurera un recensement obligatoire.

11 mai. Le régime de Vichy met trois aérodromes de Syrie à la disposition des nazis. Anglais et Forces Françaises Libres (organisées par de Gaulle depuis août 1940) écartent le danger.

24 septembre. À Londres se constitue le Comité national français. La France libre a désormais son «gouvernement».

1942

17 janvier. Le BCRA. Dirigé par le colonel Passy, le Bureau central de renseignement et d'action collationne les renseignements transmis par radio à Londres par les réseaux de résistants. Ces derniers accomplissent des actes de sabotage.

28 mars. Les FTPF. Commandés par Charles Tillon, les Francs Tireurs et Partisans rassemblent des communistes engagés dans la Résistance après l'invasion de l'URSS (juin

1941).

18 avril. Laval devient chef du gouvernement. En mai, le port (ношение) de l'étoile jaune est obligatoire. La police française est mise – la disposition des nazis pour «rafler les Juifs»: plus de 10 000 sont parqués au Vélodrome d'Hiver -Paris pour être déportés dans les camps.

11 novembre. Les Allemands envahissent la zone sud pour riposter au débarquement anglo-américain en Afrique du Nord.

27 novembre. La flotte française se saborde à Toulon pour échapper aux Allemands.

1943 Maréchal Philippe Pétain

26 janvier. En zone sud, trois groupes, à l'exception du Front national (communiste) fusionnent dans les Mouvements Unis de Résistance. Pendant ce temps, Darnand crée la milice française pronazie qui conduit la chasse aux Résistants.

16 février. Le STO (le Service du travail obligatoire) en Allemagne est institué pour les jeunes Français de 2l à 23 ans. Le refus du STO entraîne de nombreux jeunes gens vers les maquis (Ain, Vercors) de la Résistance.

27 mai. Sous la présidence de Jean Moulin, délégué général de Gaulle, se tient à Paris la première réunion du Conseil national de la Résistance. S'y retrouvent des délégués de tous les mouvements, de résistance, des partis politiques, de la CFTC et de la CGT.

29 décembre. Les FFL Les combattants de la Résistance en métropole se regroupent dans les Forces françaises de l'intérieur (FFI) sous les ordres du général Kcenig.

1944

2 juin. Formé à Alger le 3 juin 1943, reconnu en août par les Alliés, le Comité Français de Libération nationale, dans lequel sont entrés des communistes, prend le titre de Gouvernement provisoire de la République française.

6 juin. Anglais, Canadiens et Américains débarquent en Normandie. Les FFI participent aux combats de la Libération.

15 août. Plusieurs maquis sont détruits par les Allemands qui replient après le débarquement en Provence des troupes franco-américaines du général de Lattre de Tas-signy.

25 août. La D. B. du général Leclerc épaule l'insurrection parisienne contre l'occupant.

De Gaulle installe son Gouvernement provisoire dans Paris libéré.

5 octobre. L'autorité de l'État s'impose par l'instauration de Commissaires de la République et de préfets. Le GPRF est officiellement reconnu par les Alliés.

1945

8—9 mai. La capitulation allemande. Écrasée, l'Allemagne signe, à Reims puis à Berlin, une «capitulation sans conditions».

De Gaulle obtient la présence de la France, représentée par le général de Lattre.

21 octobre. Vote des femmes. Pour la première fois, les Françaises participent à l'élection d'une assemblée chargée d'élaborer une nouvelle constitution. Le PCF (159), la SFIO (146) et le Mouvement Républicain Populaire (150) rassemblent l'essentiel des 586 sièges de la première constituante.

DOSSIER SPÉCIAL
PRÉCIS D'HISTOIRE

Toute l'Europe sous la botte de la Wehrmacht

Pour Hitler, un peuple se définit par sa race, certes, mais aussi par «l'espace vital» qu'il a su conquérir. Pour agrandir le territoire de ce qu'il nomme son «Empire des mille ans», le dictateur partira donc à la conquête de l'Europe dès 1936. Sans rencontrer, jusqu'en 1939, de réelle résistance.

Hitler désirait étendre son pouvoir, notamment à l'Est. Telle fut l'avancée de ses troupes durant la Seconde Guerre mondiale.

1936: Hitler en Rhénanie

La notion d'espace vital a eu une autre conséquence dramatique: elle a conduit à la guerre. Dès son arrivée au pouvoir, en 1933, Hitler nourrit l'ambition de reconquérir l'espace perdu lors du Traité de Versailles. Il veut même aller au-delà et mettre la main sur les riches terres de Pologne, d'Ukraine et même de Sibérie pour y trouver les matières premières qui manquent à l'Allemagne.

Au service de cette ambition, il met tous les moyens d'une formidable dictature. Les entreprises industrielles allemandes doivent se soumettre aux décisions de l'État pour préparer l'économie à la guerre. Toute grève est rigoureusement interdite. Les usines tournent à plein rendement.

En mars 1935, alors que le Traité de Versailles le lui interdit, Hitler rétablit le service militaire obligatoire. Bientôt, il dispose d'une armée de 500 000 hommes – la Wehrmacht – et d'une aviation militaire – la Luftwaffe. Cette armée va bientôt servir. Une partie du territoire allemand, la Rhénanie, voisine de la France, avait été démilitarisée: le 7 mars 1936, les troupes nazies y pénètrent, musique en tête, sous les acclamations de la foule

La France, première intéressée, se contente de protestations verbales alors qu'une attitude ferme aurait permis de mettre un terme aux ambitions du dictateur: l'Allemagne de cette époque n'aurait pas été assez forte pour résister à une intervention militaire française.

La faible réaction des démocraties occidentales s'explique par leurs problèmes intérieurs (la France est à la veille d'une grave crise sociale) et par d'autres préoccupations: l' Italie de Mussolini conquiert l'Éthi-opie, le Japon intervient en Chine, une guerre civile qui durera trois ans va bientôt éclater en Espagne

1938: l'invasion de l'Autriche

Hitler en profite. Puisqu'on ne lui résiste pas, il va continuer Dans des discours exaltés, il appelle à la reconquête de la «grande Allemagne» dont il veut rassembler tous les peuples Et puisqu'on se bat en Espagne, fascistes contre républicains, il y envoie une partie de son aviation afin de tester ses capacités

Il n'a pas oublié qu'il était né en Autriche. Il existe un parti nazi en Autriche qui réclame l'Anschluss1, l'unité entre l'Allemagne et l'Autriche Certains des généraux hitlériens qui craignent une riposte franco-anglaise tentent de le dissuader2. Il les met à la porte. Ces généraux s'étaient trompés: quand, en mars 1938, les troupes allemandes envahissent l Autriche sans tirer un seul coup de feu et sans perdre un seul soldat, la France et l Angleterre ne bougent pas.

1939: Hitler s'empare de la Tchécoslovaquie

Il reste encore à ce moment trois millions d Allemands hors des frontières de son empire: les Sudètes, qui vivent en Tchécoslovaquie avec, eux aussi, leur parti nazi. Et Hitler rêve non seulement de les faire entrer dans le giron3 de l'Allemagne, mais de détruire toute la Tchécoslovaquie.

Dès le mois de mai 1938, l'armée allemande commence à se masser près des frontières de ce pays. Mais la Tchécoslovaquie mobilise et, pour une fois, la France, l'Angleterre et même Moscou se rebjffent4. Hitler cède.

Mais il a remarqué que l Angleterre était moins déterminée que la France. Il va donc en profiter. À la conférence de Munich en septembre 1938, l Angleterre entraîne la France à céder: Hitler peut prendre le territoire des Sudètes. Et il constate que ses adversaires sont soulagés d avoir sauvé la paix en capitulant devant lui: quand ils rentrent de Munich où ils lui ont tout cédé, les chefs des gouvernements français et anglais sont acclamés5 par la foule.

Alors pourquoi Hitler se gênerait-il? La Tchécoslovaquie, il la veut tout entière. Il pousse les Slovaques à se séparer des Tchèques, ce qu ils font au prin-temps 1939. Puis il s'empare de ce qui reste du pays, au mépris des accords de Munich. Cette fois, les plus obtus des Occidentaux sont obligés de comprendre que l on ne peut décidément lui faire aucune confiance, qu il faut se préparer à la guerre. D autant qu il est déjà en train de présenter d'autres revendications: cette fois, c est un morceau de la Pologne qu il lui faut.

Les troupes allemandes en Pologne

La guerre, il y est prêt, lui: le 20 avril 1939, pour fêter son cinquantième anniversaire, il organise la plus grande parade militaire que l Allemagne ait jamais vue. De onze heures du matin jusqu au milieu de l après-midi, chars, obusiers, canons géants, troupes à pied, défilent dans un ouragan de clameurs, de marches militaires, de bruits de bottes et de moteurs, de cliquetis6 de chenilles de chars.

Comment Hitler ne serait-il pas ivre d orgueil? Dans l immédiat, il ne lui reste qu un problème à résoudre: Staline. Comment réagira le maître de l URSS si l Allemagne conquiert la Pologne et arrive ainsi à ses frontières? Hitler a de la chance: depuis Munich, Staline en veut aux Occidentaux7 qui l'ont laissé à l écart. Il veut aussi gagner du temps car il n est pas prêt au combat. Enfin, il ne lui déplaît pas de s attribuer lui aussi un morceau de Pologne; les scrupules ne l étouffent pas plus qu Hitler.

En août 1939, ils se mettent d'accord et signent le pacte germano-soviétique qui prévoit le partage de la Pologne entre eux deux. Le 1er septembre 1939, les troupes allemandes entrent en Pologne. Le dimanche 3, l Angleterre, puis la France, déclarent la guerre à l Allemagne.

Au fil du temps, cette guerre deviendra mondiale. Envahie à son tour par les troupes hitlériennes en juin 1941, l'URSS entrera dans la guerre aux côtés des Alliés, vite rejointe par l Amérique.

La guerre fera plus de 40 millions de morts. L Allemagne, à elle seule, paiera cette folle et horrible aventure de 5 millions et demi de morts.

Le génocide

Dès 1939, les nazis mettent en vigueur le plan « Euthanasie» qui vise à éliminer les malades mentaux et les incurables. En juillet 1941, Gôring donne mission à Heydrich de préparer « la solution finale du problème juif».

Le 20 janvier 1942, une conférence de dignitaires nazis qui se tient à Wannsee, près de Berlin, organise l acheminement des Juifs et des Tziganes d Europe vers les camps d extermination d Auschwitz, Treblinka… Là, femmes, enfants, hommes âgés ou malades sont gazés dès leur arrivée.

Les hommes valides sont condamnés comme des déportés politiques à un travail excessif et à la mort lente, livrés au sadisme des SS et des Kapos pour le compte des grandes entreprises allemandes.

Des hommes, qui, pour la plupart, sont des fonctionnaires appliqués, obéissants, soucieux d efficacité, accomplissent le génocide.

Du ghetto à la chambre à gaz, le martyre des Juifs

Répression, déportation, et pour en finir véritablement, extermination. Telle fut l action de Hitler pour débarrasser le monde de la «vermine» juive.

De 1933 à 1938, c est la répression qui domine la politique de Hitler à l encontre des Juifs. Certaines professions leur sont interdites, les mariages mixtes deviennent hors-la-loi. La propagande antisémite se développe. Le 9 novembre 1938, la Nuit de Cristal constitue le point culminant d une série de provocations antisémites conduites par les nazis. Des centaines de Juifs trouvent la mort, des dizaines de milliers d autres sont arrêtés puis déportés, leurs biens sont confisqués.

En 1939, avec l invasion de la Pologne qui compte 2 millions de Juifs, commence la déportation à grande échelle. Des centaines de milliers de personnes sont regroupées dans des ghettos, transportées dans des camps. À partir de 1941 , avec l invasion de l URSS Hitler compte sur l assassinat de masse pour venir à bout de la question juive. En Ukraine, la première brigade de Jeckeln SS assassine 44 000 Juifs en un mois.

L extermination a eu lieu dans les camps de concentration: Auschwitz, Maidanek, Stutthof, Beizec, Che-imno, Sobibor et Treblinka. Les trois premiers sont à la fois des camps de concentration et d extermination.

Une sélection s effectue à l arrivée des trains: les adultes jugés en bonne santé sont contraints à des travaux épuisants. Les personnes âgées, malades et les enfants sont immédiatement envoyés dans les chambres à gaz.

Les quatre autres camps servent uniquement à l extermination. L administration nazie a pris de grandes précautions pour tenir secrète l extermination. Tous ces camps furent établis en Pologne dans des régions inhospitalières, et les chambres à gaz n étaient pas visibles de l extérieur. Des témoins rapportent cependant que l odeur provenant des fours crématoires ne pouvait tromper les Polonais qui habitaient aux alentours.

Occupation et résistance: 1940—1944

L'unificateur de la Résistance

Né à Béziers dans une famille aisée, Jean Moulin entre dans la carrière administrative. Sous le Front populaire, il fait partie du cabinet de J. – P. Cot, ministre de la Guerre. Lorsque la guerre éclate, il est à Chartres préfet d'Eure-et-Loire. En juin 1940, il mène ce qu'il appelle «son premier combat»: il refuse de signer une déclaration imposée par un officier allemand; menacé, il tente de se taillader la gorge.

Jean Moulin

Révoqué par le gouvernement de Vichy, il noue des contacts avec des mouvements de résistance en formation: Combat et Libération Nord. Il se rallie au général de Gaulle et gagne Londres. Le général le charge de coordonner les groupements de résistance de zone Sud. Dans la nuit du 31 décembre 1941, il est parachuté dans la région de Salon-de-Provence.

En février 1943, le général lui confie la mission de constituer une Armée Secrète. Il s'attache à réaliser dans la Résistance la plus large union nationale et fonde en mai 1943 le Conseil national de la Résistance qu il préside.

Sans doute trahi, il est arrêté par la Gestapo dans la banlieue lyonnaise, le 21 juin 1943. Torturé à mort, probablement des mains de Klaus Barbié, il meurt le 8 juillet 1943 au cours de son transfert en Allemagne.

Sa dépouille est déposée au Panthéon depuis 1964.

Deux appels du général de Gaulle

18 juin 1940 – 8 juin 1945. Deux dates, deux appels qui encadrent les 5 années les plus sombres de l'histoire de France. Un acte de refus et de foi… Un cri de triomphe et de gratitude. Méditons ces lignes entre lesquelles s inscrit l effort surhumain du Chef qui, n ayant jamais fléchi, a rendu possible tous les redressements.

Premier appel du général de Gaulle, lancé à la radio de Londres, le 18 juin 1940

Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement.

Ce gouvernement, alléguant8 la défaite de nos armées, s est mis en rapport avec l ennemi pour cesser le combat.

Certes, nous avons été, nous sommes, submergés9 par la force mécanique, terrestre et aérienne de l ennemi.

Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd'hui.

Mais le dernier mot est-il dit? L'espérance doit-elle disparaître? La défaite est-elle définitive? NON!

Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause, et qui vous dis que rien n est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire.

Car la France n'est pas seule. Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire le bloc avec l'Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme l Angleterre, utiliser sans limites l immense industrie des États-Unis.

Cette guerre n est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mon

Le général de Gaulle, à Londres, au micro de la BBC, s'adresse aux Français de France

diale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances n'empêcheront pas qu'il y a dans l'univers tous les moyens nécessaires pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés10 aujourd'hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là.

Moi, général de Gaulle, actuellement à Londres, j'invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, avec leurs armes, ou sans leurs armes, j invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s y trouver, à se mettre en rapport avec moi.

Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s éteindre et ne s éteindra pas.

Demain, comme aujourd'hui, je parlerai à la radio de Londres.

Allocution radiodiffusée lancée par le général de Gaulle, le 8 juin 1945

La Guerre est gagnée! Voici la Victoire! C'est la victoire des Nations Unies et c est la victoire de la France!

L ennemi allemand vient de capituler devant les Armées alliées de l'Ouest et de l'Est. Le commandement français était présent et partie à l acte de capitulation.

Dans l état de désorganisation où se trouvent les pouvoirs publics et le commandement militaire allemand, il est possible que certains groupes ennemis veuillent çà et là prolonger pour leur propre compte une résistance sans issue. Mais l Allemagne est abattue et elle a signé son désastre.

Tandis que les rayons de la gloire font, une fois de plus, resplendir nos drapeaux, la Patrie porte sa pensée et son amour d abord vers ceux qui sont morts pour elle, ensuite vers ceux qui ont, pour son service, tant combattu et tant souffert. Pas un effort de ses soldats, de ses marins, de ses aviateurs, pas un acte de courage ou d'abnégation11 de ses fils et de ses filles, pas une souffrance de ses hommes et de ses femmes prisonniers, pas un deuil, pas un sacrifice, pas une larme n auront donc été perdus!

Dans la joie et dans la fierté nationales, le peuple français adresse son fraternel salut à ses vaillants Alliés qui, comme lui, pour la même cause que lui, ont durement, longuement prodigué12 leurs peines; à leurs héroïques armées, et aux chefs qui les commandent; à tous ces hommes et à toutes ces femmes qui, dans le monde, ont lutté, pâti13, travaillé pour que l'emportent, à la fin des fins, la justice et la liberté.

Honneur! Honneur pour toujours à nos armées et à leurs chefs! Honneur à notre peuple que des épreuves terribles n ont pu réduire, ni fléchir! Honneur aux Nations Unies qui ont mêlé leur sang à notre sang, leurs peines à nos peines, leur espérance à notre espérance et qui, aujourd hui, triomphent avec nous.

Ah! Vive la France!


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