Автор книги: Андрей Андреев
Жанр: Зарубежная образовательная литература, Наука и Образование
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31. G. F. Parrot à Alexandre IER
[Dorpat], 7 août 1804
Sire,
Mon devoir me fait la loi de Vous rappeler ma dernière lettre, du 14 Juin, où je Vous confiai un double embarras où se trouve Votre Université, par rapport aux écoles et à nos bâtiments. Daignez la relire si le contenu Vous en est échappé; daignez me répondre. Vous m’aviez promis Vos conseils dans ces situations difficiles! – Nous avons l’air d’avoir été peu actifs pour l’établissement des écoles de l’arrondissement que Vous nous avez confié. Cette apparence provient de mille difficultés sourdes que ne s’allèguent pas. Nous en avons levé une bonne partie, et le 15 septembre sera célébré par l’inauguration de nombre d’écoles. Daignez, Sire, éliminer une difficulté sur laquelle Vous seul pouvez prononcer. Nous négocions avantageusement avec les villes pour l’établissement des écoles triviales. Dorpat même consent de bonne volonté à un sacrifice de 1500 Rbl. annuels pour cet objet. Si on nous reçoit ces sommes pour les fondre dans la masse des gymnases et écoles de district, que deviendront les écoles triviales, et quel faux jour ne retombera pas sur ces négociations? Sire! La chose est importante et pressante.
On m’a raconté que Vous avez sauvé un enfant qui se noyait. Ce serait le moment de Vous rappeler le reproche de trop de vivacité que Vous m’avez fait si souvent. Je ne le ferai pas, et c’est précisément mon tendre attachement pour Votre personne, qui m’en empêche; ma raison même me le défend. Mon cœur veut Vous voir au moins à l’égal de tout ce que la nature humaine a produit de grand, et s’il est vrai que la vertu exige un exercice continuel, le froid calcul ne doit pas Vous paralyser dans ces instants délicieux où la belle nature revendique ses droits avec cette force sublime qui fait taire toute autre considération. Connaissez-Vous un Être au monde qui perdît autant que moi à Votre perte? Sachez-moi bon gré de cette manière de voir. O Vous m’avez appris à relancer l’égoïsme dans ses retraites les plus cachées, dans ces replis du cœur humain devant lesquels les plus purs sentiments semblent seuls faire sentinelle. – Vivez longtemps!
Parrot
32. G. F. Parrot à Alexandre IER
[Dorpat], 13 novembre 1804
Sire,
Dans une des 4 lettres que j’ai pris la liberté de Vous écrire depuis Votre dernier passage à Dorpat, je Vous faisais l’exposition d’un double embarras où Votre Université se trouve, et je Vous suppliais de nous en tirer. Le temps approche où les mesures doivent être prises, si le bien des écoles et celui de l’Université ne doivent pas être sacrifiés. Le Ministre de l’intérieur, apparemment à la réquisition du Ministre de l’instruction publique, a renouvelé à la Régence de Riga ses ordres de fournir la liste des contributions particulières des villes pour l’instruction publique. Le but est de défalquer <fondre> ces contributions dans la masse des 118 000 Rbl. que Vous avez daigné accorder pour les écoles de l’arrondissement de Dorpat. Je Vous ai prouvé, Sire, que cette mesure avait des désavantages presque incalculables pour l’instruction publique.
La fin de l’année approche, et avec elle la difficulté où l’Université se trouve pour la continuation des bâtiments. Les sommes assignées à cet effet ne seront pas suffisantes. C’est le second embarras que j’avais osé confier à Votre cœur magnanime.
La nouvelle année approche, et les 4 provinces pour lesquelles Vous nous avez confié la direction de l’instruction publique attendent et demandent avec instance l’établissement des écoles de paroisse1. On se fonde à juste titre non seulement sur le besoin impérieux de cette espèce d’écoles, la plus utile de toutes en ce qu’elle s’étend sur la majorité la plus négligée de la nation, mais aussi sur Votre Ukase du 24 Janvier 1803 qui contient les règles préliminaires de l’instruction publique. Depuis bientôt 2 ans que cet Ukase bienfaisant existe, l’Université n’a rien pu faire pour cette espèce d’établissements si nécessaires faute de fonds et surtout de temps. À présent que l’Université est complète, que tous ses travaux soient organisés, à présent que la fin de cette année amènera l’établissement des gymnases et des écoles de district partout où l’état des bâtiments le permet, notre devoir est de travailler avec un zèle redoublé aux écoles de paroisse. Quelques essais faits d’avance font espérer que les difficultés seront moindres que l’on n’avait prévu.
Sire! à tous ces objets se rallie une foule d’autres dont la discussion est également presque impossible par la voie ordinaire. Nous nous sommes souvent trouvés d’un autre avis que la Direction générale, faute de nous entendre, parce que les connaissances toutes et réelles de bien des objets ne peuvent se communiquer que par une foule de détails que la correspondance n’embrasse que très imparfaitement. D’ailleurs, ce que rien au monde ne peut remplacer, Votre propre personne, Votre manière de voir, de sentir, Votre amour passionné de l’humanité est indispensable dans ces discussions, qui doivent mettre la dernière main à l’organisation de l’instruction publique. Veuillez donc, Sire, m’ordonner un troisième voyage à Pétersbourg sur la fin de décembre pour ouvrir cette suite de travaux en janvier, temps où je puis être à Pétersbourg sans négliger mes autres devoirs. Je n’ai pas besoin d’un ordre public; il suffit que je sache décidément que Vous voulez bien consentir ce voyage; le reste se fera dans l’ordre accoutumé; certainement je n’aspire point à l’honneur d’être appelé dans la capitale. J’ai un autre intérêt particulier que je lie à l’intérêt général: j’aurai le bonheur de Vous revoir. – O Alexandre! Mes yeux se mouillent. – Mon héros! Vous ferez beaucoup de bien dans le mois de janvier prochain. Le ciel Vous conserve, pour l’humanité et pour
Votre Parrot.
AnnexeG. F. Parrot à prince A. Czartoryski
[Dorpat, 13 novembre 1804]
Monsieur le Prince,
Vous savez que notre Empereur chéri m’a accordé la permission, m’a même encouragé à Lui écrire de temps en temps. J’ai dans ce moment une raison pressante de me servir de cette permission, dont je n’ai pas fait usage depuis plusieurs mois. Mr. de Novossilzoff a eu la bonté de se charger de remettre ces lettres. À présent qu’il est absent1 j’ose Vous prier de vouloir bien me rendre ce service important, persuadé que Votre bonté pour moi est toujours la même que ci-devant. Agréez l’hommage de ma reconnaissance que je Vous dois à tant de titres.
Parrot
33. G. F. Parrot à Alexandre IER
[Dorpat, 11 décembre 1804]1
Sire!
C’est avec le sentiment d’une profonde tristesse qu’aujourd’hui je me sers de la permission si précieuse à mon cœur que Vous m’avez donnée de Vous écrire. Le conseiller Sivers a exécuté l’ordre de V. M. Il m’a dit que Vous êtes affligé de voir que l’Université donne des sujets de plainte et m’a nommé le sujet en question; il m’a de même fait part de tout ce que Votre cœur paternel a ajouté de consolant pour nous. Ainsi donc la guerre sourde, que nos ennemis nous ont jurée depuis deux ans ne cesse pas. Les insinuations malignes et fausses continuent pour lasser enfin la bonté, la générosité, avec laquelle Vous daignez nous protégWer. Le projet de faire transporter l’Université ailleurs, si adroitement conçu pour ruiner cet institut naissant, existe encore, on y travaille avec ardeur, et cette dernière plainte est une démarche qui ne peut avoir d’autre but.
Sire! Comme je ne suis pas membre du tribunal de l’université, je me suis fait donner les actes sur l’affaire en question2. Je les ai sous les yeux; permettez que je Vous en donne un extrait succinct. Je réponds de la fidélité de cet extrait par tout ce que j’ai de cher en monde.
Le soir sortis du concert quelques étudiants rencontrent sur le pont deux garçons ouvriers qui chantaient des chansons d’étudiants (il existe de pareilles chansons). Les étudiants adressent la parole aux ouvriers et leur disent qu’ils ne doivent pas chanter ces chansons, parce que comme il est défendu aux étudiants de chanter dans les rues le blâme en retombera sur les étudiants qu’on prendra pour ceux qui ont chanté. Les ouvriers répondent avec aigreur, les étudiants de même. Un ouvrier lève un bâton sur un étudiant, celui-ci terrasse l’ouvrier; les étudiants se retirent. Le moment d’après un des étudiants qui en reste n’avait pas pris de part à querelle repasse le pont. Les garçons ouvriers qui étaient restés sur le pont l’attaquent de sorte qu’il se voit en danger d’être jeté dans la rivière; il crie au secours; ses camarades retournent et le délivrent. Alors les étudiants appellent la garde pour faire arrêter les ouvriers. L’officier de ronde arrive avec une patrouille qui entoure les assistants. Il s’informe du cas et comme les étudiants parlent mal le russe, ils ont de la peine à se faire entendre. L’officier emmène ouvriers et étudiants à la garde. Ceux-ci tâchent de lui faire entendre qu’il doit les mener chez le Recteur selon les lois de l’Université. Un bourgeois qui se trouve là par hasard sert d’interprète. Pendant ce pourparler et chemin faisant vers le corps de garde un des étudiants se sert du mot Brat en parlant russe à l’officier. Celui-ci se fâche et se sert du mot le plus sale de la langue russe. L’étudiant lui reproche de ce qu’il se permet cette injure; alors l’officier prétend que c’est l’étudiant qui l’injurie. Un professeur qui sait le russe arrive par hasard, entend la dispute et veut en vain calmer l’officier qui lui dit des malhonnêtetés; cependant il n’arrête que les garçons ouvriers qu’il fait conduire à la police de la ville.
L’officier se plaint au Général d’avoir été insulté et saisi à la poitrine par les étudiants. Le Général demande satisfaction à l’Université et exige que les étudiants soient punis comme perturbateurs de repos public. Notre tribunal instruit sur le champ l’affaire. L’officier avait cité le bourgeois qui avait servi d’interprète comme témoin de ces insultes. Ce bourgeois donne par écrit son témoignage dans lequel il déclare que le bruit ayant attiré beaucoup de personnes, la foule gênait la marche de la garde, et explique la querelle au sujet du mot Brat comme ci-dessus, sans déposer la moindre chose d’insulte verbale ou réelle envers l’officier.
Le tribunal non content de cette déposition interroge les deux ouvriers arrêtés sur le point de l’insulte faite à l’officier de garde. Ceux-ci, quoique ennemis des étudiants, déclarent formellement n’avoir rien entendu ni vu de pareil à ce dont l’officier s’est plaint.
Le tribunal fait part au Général du résultat de l’instruction de ce procès. Celui-ci insiste sur la punition des coupables pour avoir troublé le repos public, insulté l’officier de S. M. I. et manqué de respect à la garde. Le tribunal ne pouvant juger que sur les faits avérés porte la sentence suivante: Que les deux étudiants qui ont été les auteurs de la rixe avec les garçons ouvriers, malgré les excuses qu’ils ont alléguées, seront mis en prison pendant deux fois 24 heures. Qu’il sera affiché à la table noire une publication sévère concernant le respect que les étudiants doivent au militaire en général et surtout à la garde de S. M. I. Et que l’Université portera plainte au Magistrat relativement à l’attaque que les ouvriers se sont permise après coup contre l’étudiant qui n’avait point pris de part à la querelle.
La publication porte qu’à l’occasion de la plainte du Général l’université enjoint à tous les étudiants sous les peines les plus sévères de ne se plus jamais permettre dans des cas pareils aucuns pourparlers avec l’officier de garde, mais de faire sans mot dire l’ordre de l’officier, de respecter en tout point ce que la garde fera et de s’en rapporter pour les suites aux soins du recteur.
Voilà le fait, Sire, simplement énoncé; il n’a pas besoin de commentaire. Vous jugerez s’il méritait un rapport quelque officiel ou privé au Monarque de la Russie, dont chaque instant est voué au bien public.
Mais Vous espériez que l’Université Vous épargnerait ces désagréments, saurait prévenir ou éviter les occasions de ces plaintes de nos ennemis. Sire! D’après les bienfaits innombrables que Vous nous avez accordés et que sûrement Vous nous accorderez encore c’est le vœu le plus cher de notre cœur. Mais est-il possible de tout éviter, entourés comme nous le sommes?
On relève la moindre polissonnerie de tel ou tel étudiant et on l’importe à tous, on falsifie les faits ou aggrave ce qu’ils peuvent contenir de vrai. Il n’existe point de police à Dorpat. Ce qui en porte le nom n’en a point l’effet faute de moyens. Nous nous sommes abouchés plusieurs fois sur ce point avec le Magistrat, qui a demandé en vain qu’on place ici une vingtaine de Cosaques que la ville s’offre à entretenir à ses dépenses. On les lui a accordés pour quelques semaines dans un moment où la ville était menacée par des incendiaires, et retirés depuis. Il se forme souvent des attroupements d’ouvriers qui guettent les étudiants; l’université n’a ni le droit ni les moyens de les dissiper. Elle ne peut agir que sur les étudiants et fait à cet égard son possible. Le recteur déploie toute l’activité imaginable; le tribunal use de sévérité dans les cas de contravention (ses actes en font foi). Dans nos discours publics nous n’oublions jamais d’exhorter les étudiants à la vertu et à la décence. Le gouverneur général précédent, le prince Galizin ayant su nous ôter les moyens de former une société où nos étudiants pourraient jouir sous nos yeux de plaisirs permis et décents, nous faisons notre possible pour les détourner des mauvaises sociétés en les admettant dans les nôtres. J’ai par ex. tous les dimanches table ouverte pour plusieurs étudiants; l’après-dîner, le seul moment où je me permets quelque délassement entre V et V½, j’ouvre l’accès de ma maison à tout étudiant, et me prive, par la dépense que cela m’occasione, de toute autre espèce de jouissance que la modicité de mes revenus me pourrait permettre. Plusieurs autres professeurs en font de même. Du reste, Sire, si Vous daignez jeter les yeux sur nos travaux, Vous verrez qu’il est humainement impossible de faire davantage. Nos travaux officiels ne sont ordinairement terminés qu’à IX ½ du soir.
Sire! La guerre sourde qu’on nous fait ne cessera pas de sitôt. Ce n’est pas tel ou tel acte de l’Université dont on veut se venger, mais de l’esprit de l’Université. Nos étudiants prennent cet esprit; ils connaissent les droits de l’homme et les respectent. L’un d’eux par ex. était il y a un an un simple Lette, l’esclave d’un gentilhomme livonien. Ce simple Lette, quoiqu’a pas encore pris le ton des sociétés raffinées est traité avec amitié, avec des égards marqués de tous des étudiants, nobles et bourgeois; plusieurs d’entre eux même se sont retranchés de leurs aucuns plaisirs pour lui donner des secours d’argent dont il avait besoin à son arrivée ici. Voilà le crime de l’Université, le crime des étudiants, celui que la génération présente ne pardonnera jamais.
Je m’effraie de la longueur de cette lettre. Mais, Sire, accordez-moi encore quelques instants. L’Université a reçu les Statuts pour les gymnases, les écoles de district et les écoles de paroisse que Vous avez confirmés3. Quant aux deux premiers genres d’écoles il suffira de quelques modifications pour notre local, qui seront présentés à Votre sanction. Mais pour les écoles de paroisse – ce règlement n’est pas praticable ici. Il est apparemment dans les provinces proprement russes, mais il n’est nullement calqué sur la situation physique, morale et civile de notre paysan. L’expérience a déjà prouvé que ces mesures sont sans effet; l’Impératrice Catherine en avait déjà pris de pareilles. L’autorité ne peut pas percer jusqu’an fond de ce labyrinthe. Cet objet est de la dernière importance; c’est de lui que dépendra le succès de toutes les mesures que Vous avez prises pour arracher le malheureux livonien et estonien à l’oppression arbitraire. Permettez-moi, Sire, de m’appuyer sur un principe qui paraît être celui de toutes Vos actions. Les lois d’un Monarque ne vivent qu’aussi longtemps que lui et que là où il en observe l’application, il s’en tient à de simples ordonnances. Ce n’est qu’en agissant puissamment sur l’esprit de la nation qu’il peut leur donner le caractère de l’immortalité et de l’universalité. C’est dans cet esprit de la nation qu’il doit trouver les barrières insurmontables contre les prévarications de la postérité et des individus que leur obscurité soustrait à sa vue. C’est dans ce sens, Sire, que nos écoles paroissiales doivent être fondées et entretenues. C’est de leur sein que doivent sortir les tuteurs des paroisses, les maîtres d’école et surtout les juges des communes4. Si elles ne sont pas fondées de cette manière, tous ces emplois, surtout le dernier, deviendront méprisables comme ils l’étaient sous l’impératrice Catherine, et alors le boulevard du bien-être du cultivateur est détruit, le seul boulevard que l’autorité impériale puisse élever contre le despotisme des particuliers.
Sire! Je m’irrite moi-même de mon éternelle importunité. Mais daignez Vous souvenir que je ne sais être importun que pour la chose publique. Il serait assurément plus décent que de tant de bienfaits dont Vous nous avez comblés, de tout le bonheur que Vous avez versé dans mon âme, je me bornasse à la reconnaissance. Mais ce serait Vous trahir, et quoiqu’il m’en coûte de Vous importuner par tant de prières, tant que mon devoir parlera, et tant que Vous me le permettrez, je les répéterai jusqu’à ce que le but sublime que Votre cœur Vous a inspiré d’atteindre sera atteint. Vous ne Vous lasserez pas. Vous aimez les hommes, et cet amour Vous fera supporter jusqu’à la fin et les tracasseries des ennemis de la chose publique et les importunités de ses amis.
Demain est votre jour de naissance. L’année dernière je le célébrai dans un recueillement, pénétré de sentiments que je n’avais jamais pas encore éprouvé5. Cette fois-ci je le passerai dans un état pénible d’incertitude. Vous n’avez pas encore daigné me faire savoir si Vous me permettez de venir à Pétersbourg.
Le ciel Vous comble de ses faveurs! C’est le vœu le plus cher, le vœu perpétuel de
Parrot
AnnexeG. F. Parrot à prince A. Czartoryski
[Dorpat, 11 décembre 1804]
Monsieur le Prince!
Un ordre de notre Monarche chéri, sur lequel je Lui dois un rapport sans délai, me force de Vous importuner une seconde fois. Veuillez ajouter à tant de services celui de remettre au plus tôt l’incluse à son adresse et d’accepter l’hommage de mes sentiments de respect et de reconnaissance.
Parrot
34. G. F. Parrot à Alexandre IER
[Dorpat, 26 décembre 1804]1
Sire!
Le jour de mon départ est prochain, et mon сœur me dit que j’aurai le bonheur de Vous revoir. Plus ce moment approche, plus mon désir augmente, et plus ma vertu s’épure. Oui je sens que je suis digne d’intéresser Votre cœur à des objets qui lui deviendront chers dès qu’il les connaîtra.
Mais Sire! Vos moments sont sacrés et les miens sont comptés. J’espère que Votre indulgence infinie, que j’ai éprouvée si souvent, me permettra de Vous proposer d’avance un arrangement qui épargnera du temps. J’arriverai le 30 décembre à Pétersbourg. L’objet de ma mission est d’un côté de faire le 13 janvier l’inauguration du gymnase et de l’école de district de Wiburg, et de prendre des arrangements relativement aux bâtiments que Vous avez destinés ces deux écoles, d’un autre, de proposer à Votre sanction la constitution des écoles de paroisse et d’implorer Votre générosité pour les besoins de notre Université, que Vous connaissez déjà. Le premier objet exigera un voyage de 5 jours, depuis le 10 au 15 janvier inclusivement. Daignez, Sire, le plus tôt possible avant ce terme, m’accorder une heure d’audience pour que je puisse Vous détailler le tout, et Vous remettre sur chaque objet un court mémoire qui Vous en rappelle les principaux points, afin que pendant mon absence Vous délibériez avec Vous-même ou avec quelque autre. Vous Vous persuaderez par là que je ne veux pas surprendre Votre générosité, ni armer de ces sentiments sublimes à qui l’instruction publique doit son existence présente, à qui je dois tout. Dans cet intervalle du 1er au 10 janvier je demanderai la permission de présenter au Directoire les mêmes objets et de les y discuter à mon retour de Wiburg, pour pouvoir repartir avant la fin de janvier et rentrer dans mes fonctions de professeur au commencement de février.
Sire! Pardonnez moi la hardiesse que j’ai de Vous proposer cet arrangement – mais je tremble d’être obligé de passer 3 mois à Pétersbourg de causer des frais superflus à l’université et de ruiner un semestre entier de mon existence que je dois à mes devoirs primitifs. <D’abord à mon arrivée je serai chez le Général Klinger et j’irai ensuite me présenter chez le Prince Czartorinsky. Daignez me faire savoir Vos volontés pour l’un de ces deux canaux, Mr. de Novossiltzof étant encore absent.>
Il n’y a que Vous qui puissiez m’inspirer cette confiance illimitée, cette permission absolue que tout ce qui tient essentiellement au bien public est bienvenu de Vous. Mais Vous savez aussi que Vos bienfaits sont versés dans un cœur reconnaissant presque entièrement absorbé par le tendre attachement qu’il Vous a voué.
Parrot
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