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Автор книги: Андрей Андреев


Жанр: Зарубежная образовательная литература, Наука и Образование


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Annexe

G. F. Parrot à prince A. Czartoryski

[Dorpat, 26 décembre 1804]


Monsieur le Prince,

Daignez encore cette fois remettre cette lettre à notre cher Monarque. Bientôt j’aurai l’honneur de Vous présenter moi-même à mon passage par Pétersbourg l’expression de ma reconnaissance. Veuillez continuer d’honorer de Votre Bienveillance

Parrot

35. Alexandre IER à G. F. Parrot

[Saint-Pétersbourg, 31 décembre 1804]1


Vous sachant arrivé je m’empresse de Vous dire, que j’acquiesce avec plaisir à Votre arrangement et Vous attends chez moi Lundi à 6 heures après-dîner. Je me réjouis bien sincèrement de Vous revoir et Votre amitié m’est et me sera toujours chère.

Tout à Vous

Alexandre


Samedi soir.

36. G. F. Parrot à Alexandre IER

Saint-Pétersbourg, 8 janvier 1805


Sire!

Vous avez daigné me promettre encore quelques instants avant mon départ pour Wiburg1. D’un côté Vous m’avez annoncé un nouveau sujet d’entretien; de l’autre j’ai encore quelques matières à soumettre à Votre délibération. J’ai eu tort de ne le pas faire d’abord, Votre indulgence extrême m’y ayant invité. Mais je les avais oubliées. Votre bonté inexprimable touchant les écoles de paroisse m’avait fait perdre la tête. Je rougis de cet aveu, mais j’y suis forcé. N’en augurez pas plus mal de moi. Ce n’est que vis-à-vis de Vous que je suis poltron.

Je viens de la Messe comptant me faire apercevoir de Vous; mais cela ne m’a réussi, quoique la foule ait été peu nombreuse. Pardonnez-moi donc la liberté que je prends de me rappeler de cette manière à Votre souvenir. Vous me pardonnez tout parce que Vous savez que mon cœur aime le bien et Vous par-dessus toute chose. – Vous savez rendre heureux.

Votre Parrot

Annexe

G. F. Parrot à prince A. Czartoryski

[Saint-Pétersbourg, 8 janvier 1805]


Monsieur le Prince,

Votre importun revient à la charge. Grondez-moi, ou plutôt sachez-Vous à Vous-même mauvais gré d’inspirer tant de confiance. C’est un des malheurs attachés non à la grandeur mais au caractère, auquel rend un sincère hommage

Parrot

37. Alexandre IER à G. F. Parrot

[Saint-Pétersbourg, 8 ou 9 janvier 1805]1


Je Vous attends aujourd’hui à 7 heures après-dîner.

[Paraphe]2

38. G. F. Parrot à Alexandre IER

[Saint-Pétersbourg], 14 janvier 1805


Sire!

Je m’empresse de Vous faire part du plaisir que j’ai goûté à mon voyage de Wiburg, pour Vous de dédommager en quelque sorte des désagréments que je Vous cause si souvent. Je ne parle pas des égards que l’on a eus pour moi, bien au-dessus de ce que je mérite, mais de l’intérêt général que l’on a témoigné pour l’objet de ma mission. Les habitants de cette ville ont cru devoir ajouter aux démonstrations de toute espèce une preuve non équivoque du plaisir que leur font nos nouvelles institutions, en formant une souscription qui s’est montée à 1115 Rbl., dont les rentes seront employées à acheter des livres à de pauvres écoliers1.

Cette somme modique, il est vrai, a été donnée par une ville très pauvre avec une espèce d’enthousiasme qui fera rougir les autres gouvernements où nous avons éprouvé tant de résistance, et me fait espérer que cette province, qui a un besoin si pressant d’instruction, se distinguera bientôt à cet égard. Les maîtres que nous y avons envoyés sont estimés et accueillis avec plus que de la politesse dans les premières maisons comme dans les maisons bourgeoises. Le directeur des écoles, le conseiller intime Rüdinger s’est distingué par une activité, un zèle et une simplicité exemplaire, et comme Klinger m’a confié que Vous lui destinez un cadeau en argent, ce serait peut-être le moment de le lui faire lorsque le Directoire Vous présentera le rapport officiel de cette inauguration.

Les moments de loisir que me laissait mon travail ou plutôt les instants que j’ai dû passer en société avec les personnes les plus estimables de Wiburg et ses environs, je les ai employés à m’instruire de choses intéressantes relatives à ce gouvernement; un des résultats est que là les écoles paroissiales sont au moins aussi nécessaires qu’en Livonie. Là le paysan a déjà une constitution libre; mais il est pauvre et vexé uniquement faute d’une instruction qui lui donne de la dignité. Les remarques que je Vous ai faites sur les asservis paysans dans les tribunaux de Livonie cadrent absolument ici. L’ignorance de ces braves gens livra chaque d’eux à la main d’un chef qui les surpassa en connaissance.

Je prends la liberté de joindre, selon l’ordre que Vous m’avez donné, une note relativement au directeur des écoles de Livonie, Albanus, et le Suisse Zwicky, et de Vous rappeler Votre promesse touchant la Croix de Wladimir pour le premier, qui l’a méritée à tant d’égard. Quant à son uniforme que le Comte de Buxhöwden si zélé pour le bien de l’Église, veut lui ôter, Sire, si Vous croyez que l’épée puisse être vue de mauvais œil par les faibles, Albanus ne pourrait-il pas porter l’uniforme sans épée à cause de son emploi eclésiastique2. Le même courrier qui lui apportera cet ordre lui apportera en même temps la distinction honorable que Vous daignez lui accorder; ce qui lui prouvera clairement qu’en cédant au préjugé des faibles Vous rendez justice à son mérite. Mais j’ose Vous supplier que cet ordre ne lui parvienne que par le Ministre de l’instruction publique.

Sire! Je ne mets jamais la main à la plume pour Vous écrire sans sentir avec une tendre émotion le bonheur d’oser le faire. Continuez-moi ce bonheur et accordez-moi celui de Vous voir encore. Mon cœur, qui pense continuellement à Vous, me dit que dans une nouvelle entrevue je pourrai Vous faire part de remarques utiles qu’il vaut mieux ne pas confier au papier. – Tout ce que je vois et entends je le rapporte à Vous; cette manière d’exister que je me suis faite en dépit des circonstances est à moi; c’est mon bien, c’est ma richesse, un fond qui me rendra heureux quelque soit l’avenir que le sort me prépara. Aimez-moi; je commence à le mériter.

Parrot

39. G. F. Parrot à Alexandre IER

[Saint-Pétersbourg], 26 janvier 1805


Sire,

Je ne sais comment commencer cette lettre que mon devoir me force cependant de Vous adresser. Je crains de paraître abuser de cette bonté ineffable que Vous avez pour moi! J’ai reçu avant-hier les devis des bâtiments de l’Université1, faits sur les données que l’expérience a fournies, et la somme est énorme à mes yeux, quoique ces devis soient faits par la plus pure intégrité: c’est le professeur Krause qui les a faits. Non seulement nous devons terminer les bâtiments dont Vous avez décrété l’exécution en Avril 1803 et pour lesquels Vous nous avez accordé une somme de 120 000 Rbl. qui ne suffit pas à beaucoup près <il faudra encore une somme d’environ 229 000 Rbl.>, mais il reste encore plusieurs besoins de ce genre qui ne Vous furent pas présentés alors parce que nous nous en tînmes au plus pressant; nous n’osions tout espérer. Daignez Vous souvenir, Sire, que je ne m’adressai pas directement à Vous pour cet objet. Ces besoins consistent outre les bâtiments pour l’économie de l’Université en général et des instituts en particulier, orangeries et serres pour le jardin botanique, en un manège et des bains pour les étudiants. Ce dernier objet qui paraît le moins nécessaire est un des besoins les plus pressants; notre fleuve où se baignent les jeunes gens est traître et engloutit chaque année plusieurs victimes de l’imprudence. Tous ces besoins réunis forment un déficit total dans la caisse de l’Université de 364 541 Roubles.

Sire! Il est sûr que comparée aux bâtiments considérables et nombreux qu’elle produira cette somme n’est pas disproportionnée. Mais c’est de Vous que nous espérons ces sacrifices considérables, de Vous qui en faites tous les jours pour nous et pour tous Vos sujets. Cette idée me peine, m’attriste extrêmement. Il me semble qu’en Vous demandant ces sommes je Vous prive d’autres jouissances. Je suis, il est vrai quant à moi, indifférent pour les richesses, mais je sais comment Vous employez les Vôtres – je sais davantage. – Mais il ne fallait pas me mettre dans le cas de revenir une troisième fois.

Ma raison me dit, il est vrai, que nous avons fait tout ce qui est humainement possible pour diminuer ces sommes; que nous avons produit toutes les sommes de fondation de nos collections et appareils par des épargnes qu’une sage économie de nos revenus ordinaires nous a permis de faire, tandis que le seul article de l’histoire naturelle et de la physique à l’Université de Moscou Vous coûte 50 000 Ducats par l’achat du Cabinet de la comtesse Jablonska2; elle me dit que les bâtiments des Universités de Charkow et de Casan coûteront beaucoup plus que les nôtres, et que dans tous les bâtiments que nous construisons nous n’avons pas songé à fournir des logements à nos professeurs quoiqu’à Moscou les professeurs soient logés ou indemnisés aux frais de la Couronne. Mais le sentiment est plus fort que ces raisons, parce que c’est de Vous que j’espère ces sacrifices, moi qui voudrait me sacrifier pour Vous.

Que le ciel Vous récompense de Vos bienfaits et me punisse s’il le faut de Vous les avoir demandés!

Parrot

40. G. F. Parrot à Alexandre IER

[Saint-Pétersbourg], 1 février 1805


Sire!

Il y a quelques jours que j’ai pris la liberté de Vous dire que j’avais quelques remarques bien importantes à Vous communiquer; je ne prévoyais pas alors qu’il se présenterait sitôt un cas extrêmement pressant d’en faire usage. Daignez, je Vous en supplie, m’accorder quelques instants, le plus tôt possible; la chose est si pressante que je cherche un autre canal que l’ordinaire pour Vous faire parvenir plus tôt ces mots, il n’y a pas un jour à perdre. Sûrement Vous me saurez quelque gré de Vous avoir fait cette prière.

Parrot

41. Alexandre IER à G. F. Parrot

[Saint-Pétersbourg, 2 février 1805]1


J’avais espéré Vous donner Samedi un après-dîner entier, n’en ayant pas libre jusqu’à ce jour-ci. Si ce que Vous voulez me dire peut être remis jusque-là, cela m’accommoderait beaucoup, si non et s’il est d’une nécessité absolue, que je Vous voie aujourd’hui, passez chez moi à 8 heures, je pourrais Vous voir un moment.

[Paraphe]

42. Alexandre IER à G. F. Parrot

[Saint-Pétersbourg, 4 février 1805]1


Passez, je Vous prie à 7 h et ½ chez moi après-dîner.

43. Alexandre IER à G. F. Parrot

[Saint-Pétersbourg, 5 ou 6 février 1805]1


Il est urgent que Vous avertissiez Klinger et que Vous lui communiquiez le Plan, que Vous m’avez présenté pour qu’il soit absolument dans notre sens, quand le ministre lui parlera.

Tout à Vous.

[Paraphe]

44. G. F. Parrot à Alexandre IER

[Saint-Pétersbourg, 9 février 1805]1


Sire!

Depuis cet heureux Samedi je ne Vous ai point écrit. Je jouissais de ma félicité et travaillais pour Vous. Je voulais attendre de Vous écrire et de Vous voir que je puisse Vous présenter quelque chose de complet sur le sujet des requêtes2. – Mais je ne puis, je n’ose tarder plus longtemps. Mes affaires vont très mal et je me consume de dépit. Aujourd’hui il n’y aura pas de séance au Directoire. On a su éluder ce jour, et me voilà remis. J’ai été hier chez le Ministre. Je l’ai prié, supplié de changer cet arrangement. Il me répond: «Vous êtes le maître de retourner Vos affaires d’argent…» Et des écoles paroissiales? lui dis-je. – «Et bien, attendez» – Ces délais me font négliger mes nombreux devoirs à Dorpat. – «Attendez». Je le fixai une demie minute. Ce fut en vain, je le quittai.

Sire! Si vous croyez ma santé utile au bien des écoles, ayez pitié pour moi, donnez-lui des ordres précis, et daignez me voir encore auparavant. À présent je vois clair dans l’organisation de ce département, et je me sens pressé de Vous rendre compte d’un entretien que j’ai eu avec Klinger. – Mon héros! que j’ose nommer mon ami! C’est mon devoir qui me force à Vous tourmenter. Vous savez quelle félicité je goûte à être auprès de Vous. Cependant le ciel m’est témoin que chaque fois que je Vous demande une de ces heures de bonheur je me fais violence.

Parrot Vous aime de toute son âme.

45. Alexandre IER à G. F. Parrot

[Saint-Pétersbourg, 9 février 1805]


Des affaires qui ne souffrent aucun retard, m’étant survenues pour aujourd’hui, me mettent bien à contre cœur dans l’impossibilité de Vous recevoir cet après-dîner. Je Vous aurais destiné celui de demain si ce n’était jour du Comité1, ainsi je me trouve contraint de le remettre à Samedi.

Tout à Vous.

[Paraphe]

46. G. F. Parrot à Alexandre IER

[Saint-Pétersbourg], 18 février 1805


Sire,

L’ouvrage sur les requêtes est terminé, et j’ose espérer, j’ose Vous demander une heure pour Vous l’offrir, persuadé que ce travail sera agréable à Votre cœur. Il me l’a été infiniment et la perspective de gagner par là une occasion de Vous revoir, de Vous redire combien je Vous aime, m’a aiguillonné à le terminer promptement. Mon héros! Ces relations entre Vous et moi, uniques peut-être, répandent un charme délicieux sur ma vie et par les sentiments qui les ont fait naître et qu’elles nourrissent, et par l’emploi que j’en fais. Je puis mourir bientôt, j’en porterai la satisfaction d’avoir vécu autant qu’un particulier peut vivre. Et c’est à Toi, Alexandre! que je dois ce sentiment sublime! Sens-tu combien je dois t’aimer, combien tu es au-dessus de toute ma reconnaissance?

Les affaires de l’Université sont en bon chemin au Directoire et c’est encore à mon Alexandre, à Lui seul que je le dois. On a accordé les écoles paroissiales, sauf une seconde révision; c’est beaucoup de gagné. Klinger a parlé à cette occasion bien selon mon cœur. Il a été touché à la lecture. Le tout lui a beaucoup plu, et sur le champ il s’est déclaré fortement pour la chose et a emporté les suffrages.

Parrot Vous salue de toute son âme.

47. G. F. Parrot à Alexandre IER

[Saint-Pétersbourg], 24 février 1805


Sire!

Les écoles paroissiales sont décrétées! Dans 8 jours le Ministre les présentera à Votre sanction. Je suis chargé de faire quelques modifications dans le règlement, et je les ferai avec plaisir, persuadé moi-même qu’elles seront utiles au bien de la chose. Que je suis heureux! Soyez-le aussi, mon héros! Voyez tout le bien que Vous faites par là. Transportez-Vous en idée de hameau en hameau. Voyez la nombreuse jeunesse de trois nations opprimées s’instruire à devenir les soutiens de la félicité publique et consoler la génération présente des maux qu’elle a soufferts. O combien de bénédictions, de vœux, de prières ne s’élèveront pas vers le ciel des cabanes du pauvre cultivateur pour leur ange tutélaire! Je ne Vous parle pas de la gloire, que d’autres Monarques recherchent. Elle Vous cherchera, précisément parce que Vous êtes au-dessus d’elle.

J’ai eu moins de bonne fortune pour les fonds de nos bâtiments; on m’a rayé environ 90 000 Rbl., et les bains sont du nombre quoiqu’ils ne se montent qu’à 6000. J’aurais été si aise d’apporter aux étudiants un cadeau de leur Monarque qu’ils admirent avec l’enthousiasme de la jeunesse. N’est-il pas de moyen de réparer une défaite à cet égard?

Permettez-moi, Sire, de Vous rappeler l’objet des requêtes. Ma mission étant bientôt terminé la chose devient pressante, d’autant plus que peut-être Vous me chargerez de modifications pour lesquelles il faudra du temps. Je n’ai pas cessé de prendre des informations à cet égard, et chaque jour je me persuade davantage de l’importance, de la nécessité de se frayer la route entre Vos sujets et Vous, entre l’opprimé et le Trône. Elle est semée de ronces et d’épines, et Vous Vous tuez à faire le bien sans y parvenir. Permettez-moi de Vous offrir mes idées là-dessus. Vous les rejetterez si Vous les trouvez impropres, mais Vous aurez satisfait à un besoin cher à Votre cœur, moi à un de ces devoirs que mon amour du bien et mon amour pour Vous me commande impérieusement.

Ne Vous fatiguez pas de mon importunité. Dans quelques jours je quitte Pétersbourg, je rentrerai pour longtemps dans la carrière modeste à laquelle la providence m’a voué. Cette dernière affaire sera peut-être pour moi le chant du cygne.

Le ciel veille sur Vos jours!

Parrot

48. G. F. Parrot à Alexandre IER

[Saint-Pétersbourg], 1 mars 1805


Sire!

Je viens Vous demander ma permission que Vous voudrez peut-être au premier instant me refuser, mais que j’espère que Vous m’accorderez à la réflexion; c’est de faire publier par la Gazette de Hambourg1 ce que Vous faites en cet instant pour Dorpat et les écoles de son arrondissement. Ne me soupçonnez pas de gloriole, ni pour Vous, ni pour moi, mon but tient à la politique. Il est, je crois, intéressant pour le moment présent que le César de la France, le Philippe de l’Europe2, conçoive la plus haute idée des ressources de la Russie, et il n’y a peut-être pas de moyen plus sûr de lui donner cette idée qu’en faisant voir que malgré l’appareil de la guerre que Vous lui préparez Vous avez toujours des ressources nouvelles pour les sciences que lui laisse en France en proie au besoin. L’article serait daté de Dorpat, et j’y laisserais apercevoir un petit grain de vanité de notre part, que les gens de lettres de l’étranger trouveront tout naturel, pour mieux cacher le vrai but de l’annonce qui par là même sera atteint d’autant plus sûrement. Daignez m’accorder un mot de réponse.

Je ne Vous rappelle pas les sujets de notre dernier entretien; ils sont trop chers à Votre cœur. Mais permettez-moi de Vous faire souvenir que quand les affaires de l’Université seront terminés je devrai partir. Ce mot, devoir partir, a beaucoup de sens pour moi. Un des sens auquel Vous ne pensez peut-être pas, a rapport à Vous. – Je m’accoutume trop aux délices de Vous voir.

Le Ciel protège mon Alexandre!

Parrot

49. Alexandre IER à G. F. Parrot

[Saint-Pétersbourg, 2 mars 1805]1


Je me rends à Vos raisons et Vous laisse le maître de faire ce que Vous désirez, pourvu toutefois que les Panégyriques soient mis de côté. J’espère sous peu Vous reparler de ce qui a été l’objet de notre dernier entretien; patience, j’ai tant de chose à faire, il faut que tout marche.

Tous à Vous.

[Paraphe]

50. G. F. Parrot à Alexandre IER

[Saint-Pétersbourg], 10 mars 1805


Sire!

Je Vous avais annoncé qu’à la séance du 21 février1 les écoles paroissiales avaient été décrétées, à quelques articles près que je changerais avec plaisir, et je félicitais l’humanité et Vous de cet événement. Depuis, la face de la chose a changé et je ne sais, à la lettre, où j’en suis à cet égard. Permettez-moi, Sire, de Vous offrir l’historique des faits.

À cette séance du 21 février on était convenu de Vous présenter le Règlement que j’avais proposé lorsque j’aurais éloigné quelques articles qui paraissaient ne pas convenir également aux 4 gouvernements et d’autres qui paraissaient ne pas pouvoir être exécutés immédiatement, en égard aux localités de quelques paroisses. À la séance suivante2 je présentai de nouveau le règlement ainsi modifié (j’avais omis 6 articles). On me fit de nouveau la lecture; et à mon grand étonnement on me reprocha de n’avoir pas exécuté l’ordre qu’on m’avait donné. Je nommai le contenu de quelques articles que j’avais biffés. Alors le Ministre me dit que ce n’était pas ce que j’aurais dû faire; que j’avais dû présenter non un règlement détaillé, mais simplement un plan qui ne contient que les points généraux; que le règlement ne pourrait se faire que lorsqu’on aurait levé toutes les difficultés de détail par l’intervention des autres autorités <du gouvernement>, et déclara finalement que lui-même ferait ce plan et le présenterait à la séance prochaine qui a eu lieu Mardi dernier.

Quoique Vous m’eussiez permis, Sire, d’être présent aux séances qui concernent cette affaire, néanmoins cette fois je n’usai point de cette permission par égard pour le Ministre, puisque c’était son ouvrage, non le mien, qui devait passer la censure de l’assemblée. Mais pour ne rien négliger de mon devoir j’envoyai à cette séance ma lettre adressée au Directoire, dans laquelle je me lave du reproche qui m’avait été fait et donne un résumé des raisons importantes qui parlent en faveur d’un règlement détaillé, espérant que, présentées avec ordre et sans interromption, elles feraient plus d’effet que dans le moment de la discussion.

La séance de Mardi a eu lieu, jusqu’à présent j’en ignore le résultat et il paraît même qu’on est convenu de me le tenir absolument secret. Tout ce que je sais, c’est que le Ministre m’a renvoyé ma lettre avec une résolution dorsale signée: Directeur des affaires Jean Martinoff3.

Sire! Voilà les faits. J’ai cru Vous en devoir le narré pour qu’en tout cas Vous sachiez que depuis le 21 février la marche de cette affaire est changée. J’omets ce qui me regarde personnellement; je souffre déjà trop d’être forcé à Vous causer du chagrin pour la cause publique. Sire! Continuez à la soutenir. Je Vous en supplie, les yeux mouillés de larmes.

Parrot


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