Автор книги: Андрей Андреев
Жанр: Зарубежная образовательная литература, Наука и Образование
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133. G. F. Parrot à Alexandre IER
[Dorpat], 10 novembre 1807
Je Vous félicite de tout mon cœur d’avoir décidément refusé à Novossilzoff son congé1. Il s’est déclaré contre les écoles paroissiales, il ne peut se résoudre à abandonner son système anglais. Mais il est foncièrement honnête homme et attaché de cœur à Votre personne.
Vous allez avoir la guerre avec la Suède. Vos troupes qui bordent la Baltique ont passé la plupart par Dorpat et ces troupes ont crié tout haut, soldats, bas-officiers et officiers, que depuis 7 à 8 mois elles n’ont pas reçu de paye. Des officiers ont mendié. Pour Vous en instruire officiellement, envoyez Novossilzoff à cette armée. Qu’il s’informe personnellement auprès du soldat et des officiers. Vous apprendrez des choses terribles. La commission des vivres continue ses horreurs. Nous en avons les preuves à notre hôpital.
Avez-Vous reçu une lettre concernant notre Sivers? Avez-Vous agi pour ce brave qui chaque instant de sa vie voudrait se sacrifier pour Vous? Sa situation est désolante.
Adieu, mon Alexandre! Je ne Vous presse plus pour rien. Je me borne à Vous avertir de ce qui se passe. Cela même ne Vous fatiguera-t-il pas?
Toujours Votre Parrot
134. G. F. Parrot à Alexandre IER
[Dorpat], 12 avril 1808
Sire!
Je suis forcé de présenter à V. M. I. le compte des frais qu’ont causés les préparatifs pour un des deux séminaires de Livonie à la terre de Weissensee. Ces frais se montent à 2052 Roubles 50 cop., et ont été faits sur ma parole donnée sur les assurances verbales de V. M. I. que les séminaires doivent s’établir au plus tard sur la fin de l’année passée. Le possesseur de la terre veut à présent être remboursé. J’ai accordé avec lui autant qu’il m’a été possible et nous sommes convenus qu’il se contenterait d’un remboursement de 1500 Roubles. Cette somme, toute modique qu’elle est pour V. M. I., ne l’est pas pour moi; je ne sais comment y faire face n’ayant de fortune que mes appointements. Je ne parle pas de chagrin profond que j’éprouve de voir naître le soupçon contre moi d’avoir abusé de la réputation de confiance dont V. M. I. m’honorait; le temps d’en parler n’est plus, et je borne en ce moment ma prière à ne pas être forcé de me charger d’une dette que je ne pourrais payer que dans bien des années et au détriment de ma famille.
Je prends la liberté d’envoyer à V. M. I. la quittance de 100 Roubles que j’ai déboursés par Votre ordre pour un prix annuel que Vous aviez daigné accorder au Professeur Grindel pour une question de chimie <pharmacie> qu’il publie dans son journal de Pharmacie pour l’Empire russe. Je supplie V. M. I. de daigner, en me faisant rembourser ces 100 Roubles pour l’année passée, m’informer si le Professeur Grindel peut compter sur la continuation et d’où il doit à l’avenir toucher ces 100 Roubles annuels1.
J’ai l’honneur d’être avec le plus profond respect
D. V. M. I
le sujet le plus dévoué
Parrot.
135. G. F. Parrot à Alexandre IER
[Dorpat], 20 juin 1808
Sire!
J’ai pris la liberté d’envoyer en avril par le canal ordinaire à V. M. I. le compte des frais qu’ont causés les préparatifs pour le séminaire que devait s’établir en Livonie à la terre de Weissensee; ces frais se montent à la somme modique de 2052 R. 50 cop. que j’ai encore rabaissés à 1500 Roubles. J’avais supplié V. M. I. de me faire délivrer cette somme de même que les 100 Roubles que j’ai déboursés par Votre ordre pour le prix annuel de Chimie que Vous avez daigné accorder au Professeur Grindel dont j’ai pris la liberté de Vous envoyer la quittance.
Quelles que soient les intentions ultérieures de V. M. I. je ne puis croire que Vous vouliez, Sire, me laisser dans le double embarras de passer pour avoir abusé de la réputation de confiance dont V. M. I. a daigné si souvent m’honorer et de payer de mes modiques moyens ces deux sommes. Je dois supposer que V. M. I. a oublié cet objet naturellement si peu important pour Elle, et c’est ce qui m’enhardit à Vous le rappeler.
<Fondé sur la connaissance intime que j’ai de la justice de V. M. I. j’ai donné parole à l’entrepreneur du séminaire de lui procurer le remboursement de ses frais; je lui ai donné cette parole depuis le mois de Décembre et jusqu’à présent je n’ai pu la lui tenir, et cette impuissance me compromet d’une manière doublement désagréable1.> Daignez, Sire, me faire la grâce de me tirer de cette situation embarrassante. Je souffre d’ailleurs à tant d’autres égards.
J’ai l’honneur d’être avec la plus profonde dévotion
D. V. M. I
le très humble et très obéissant serviteur et sujet
Parrot.
136. G. F. Parrot à Alexandre IER
[Dorpat], 28 juin 1808
Sire!
Mon cœur ne peut plus se contenir; il est trop plein; il faut qu’il s’épanche encore une fois dans le Vôtre. Je vois à Votre silence que Vous m’en avez ôté le droit sans que j’en connaisse la raison; mais je ne puis Vous taire la vérité, et à mon dernier soupir je me reprocherais ma lâcheté. Je Vous dois à Vous-même de mendier de Votre cœur le souvenir de ses anciennes affaires; oui je mendie un reste de cette confiance, de ce sentiment unique que Vous aviez pour moi; si jamais je l’ai mérité je le mérite encore; tout mon intérieur m’en donne le témoignage.
Il s’agit de l’existence de l’Université de Dorpat. Elle a été accusée par son ennemi reconnu; et sans l’entendre Vous l’avez condamnée. Le public sait déjà que Vous avez annulé un des points importants de nos Statuts, que Vous avez soumis les professeurs à des déférences humiliantes envers le gouvernement de la province; nos détracteurs triomphent et calculent déjà notre ruine totale. Vous ignorez les suites funestes de cet ordre que Vous avez donné par le Ministre de l’intérieur, parce qu’on Vous a caché le vrai rapport des faits à ces ordres. L’Université envoie une réclamation à notre Ministre; j’ignore si le vieillard osera Vous la présenter; daignez la lui demander, s’il ne Vous la donne pas.
Votre ordre porte que les étudiants surpris en contravention soient menés au corps de garde et détenus jusqu’à ce que Vous ayez Vous-même prononcé sur leur sort. Le § 36 des Statuts pour la discipline des étudiants porte qu’ils doivent être livrés incessamment au Recteur. Croyez-Vous, Sire! qu’il soit de l’intérêt d’une administration ferme et juste qu’un simple ordre verbal donné sur une simple délation à un Ministre d’un autre département, puisse annuler une loi formelle? Pensez-Vous que la noblesse qui nous fournit le plus grand nombre de nos étudiants voudra exposer ses fils pendant des semaines ou des mois entiers aux mauvais traitements et aux mauvaises mœurs des corps de garde? Sire! Ne comparez pas cette arrestation à celle d’un officier; l’officier est respecté par le soldat, mais l’étudiant pas. Vous connaissez la nature humaine, Vous ne pouvez pas ignorer avec quelle facilité, avec quel plaisir on abuse du pouvoir. Et si un jeune homme arrêté est maltraité (nous avons des preuves qu’on a frappé des étudiants innocents dans le peu d’instants nécessaires pour les livrer au Recteur) qui Vous en instruira? L’autorité du Recteur ne s’étend pas au corps de garde; il ne peut même s’instruire de la manière dont l’étudiant y est traité; et quand Vous lui donneriez le droit de s’en instruire, où sont les moyens de Vous fournir les preuves?
Sire! remontez à la vraie source. Ressouvenez-Vous que l’Université, dès le moment que Vous l’avez protégée, avant qu’elle ait pu même commettre une faute, a eu des ennemis acharnés. Vous me l’avez dit Vous-même la 1re fois que j’ai eu le bonheur de Vous voir. On craint l’esprit public, suite nécessaire des travaux d’une vraie université. Avez-Vous pu Vous persuader que c’est par devoir, par conscience qu’on Vous fatigue du récit de quelques désordres commis par des jeunes gens? Vous savez quels désordres affreux règnent dans toutes les parties de l’administration; Votre cœur en gémit; l’Empire a été à deux doigts de sa perte pour ces désordres, et les autorités se taisaient et se taisent encore, et personne ne veut Vous éclairer, personne ne veut Vous aider à y remédier. Mais les polissonneries de quelques étudiants sont des crimes d’État contre lesquels il faut armer le pouvoir souverain!
On Vous a tellement indisposé contre l’Université que Vous n’avez pas même ménagé les professeurs. Sire! Vous souffrirez, j’en suis sûr, quand Vous saurez pour quelle raison on Vous a engagé à avilir un caractère de professeur si estimé partout ailleurs et qu’il est si nécessaire d’élever pour réaliser Vos idées sur l’éducation de la nation. Le gouverneur Richter demande des courbettes; il exige que quand il passe par Dorpat les professeurs aillent le recevoir à la poste ou à la campagne de Mr. Liphardt à 2 Werstes de la ville. Il a eu la petitesse de se plaindre là-dessus à notre Ministre, en même temps qu’il se plaignait que l’Université ne voulait pas se soumettre au ton de maître qu’il se permettait envers elle. Et cet homme qui se croit si au-dessus de l’Université entière, qui exige tout de déférences, à qui on en a témoigné beaucoup primitivement, n’a jamais honoré l’Université d’un seul regard, n’a jamais témoigné le moindre intérêt, n’a pas même voulu voir nos établissements, nos appareils, nos bâtiments, tandis que les gouverneurs généraux et tous les étrangers de distinction s’empressent de le faire.
Sire! daignez lire notre justification et jetez un coup d’œil sur notre activité. Faites Vous donner le rapport de Klinger après son voyage ici. Et encore dans ce rapport ne verrez Vous que les résultats de nos efforts pour réaliser Vos vues. Vous n’y verrez pas les désagréments, les combats, les dégoûts continuels que ces résultats nous ont coûtés. Et malgré ces efforts continuels à faire notre devoir nous devons perdre les bonnes grâces de notre seul protecteur parce qu’un homme comme Richter chargé des gémisseurs de toute la province nous hait! Sire! Rien de plus facile à l’Université que de faire ses devoirs en apparence, d’être irréprochable dans le sens du Gouv. Richter et de ses semblables; des visites chez les grands, des rapports et des tabelles, quelques punitions bien éclatantes de quelques étudiants, et surtout la négligence totale de ses vrais devoirs – voilà ce qu’il faut pour se concilier ces gens-là. Sire! Sire! Vous savez Vous-même que partout il n’existe que des formes; conservez l’institut <le seul peut-être> où l’on veut la réalité, cette réalité détestée dans Votre Empire. L’instruction publique est Votre ouvrage, celui de tous qui doit jeter les plus profondes racines, celui qui fixera l’opinion de la postérité sur Votre règne; restez lui fidèle. Et
Votre Parrot.
Il Vous est resté fidèle, il le sera jusqu’au dernier soupir.
P. S.
Une lettre que j’ai reçue récemment de l’Allemagne fait présenter une campagne prochaine sur la Vistule. Ne faites pas passer Votre armée en Suède. Concentrez Vos forces sur notre côté.
137. Alexandre IER à G. F. Parrot
Saint-Pétersbourg, 1 septembre [1808]1
Quand j’ai des torts j’aime à en convenir. C’est mon cas vis-à-vis de Vous et j’en possède toutes les preuves; aussi je m’empresse de réparer mon injustice et de Vous l’avouer avec franchise. J’espère éviter à l’avenir des cas semblables. En attendant, je joins ici ce que Vous m’avez demandé2 et je regrette vivement toute la peine que j’ai pu Vous causer.
Recevez l’assurance de mon estime qui Vous a été vouée depuis longtemps et qui n’a fait que s’accroître par ce que vient de se passer entre nous.
[Paraphe]
138. G. F. Parrot à Alexandre IER
[Dorpat], 3 septembre 1808
Me voici rentré chez moi, mon Bien-Aimé, mon digne Alexandre! Je veux employer les premiers moments après Votre passage pour Vous dire quelques mots que j’aurais tant désiré Vous dire de bouche; je comptais que Vous mettriez pied à terre; j’étais si gêné, si peiné de ne pouvoir Vous ouvrir mon cœur. J’étais obligé même de contenir ma physionomie, car le chambellan Osarovsky m’a remis ce matin Votre lettre à la station en présence de toute l’Université qui Vous attendait et d’autres personnes, et je savais que j’étais observé.
Sentez-Vous combien Vous m’avez rendu heureux par Votre lettre? O combien elle m’est chère! Je Vous l’avoue, j’étais en doute. Ma raison me disait que Vous Vous étiez éloigné de moi et je ne savais que lui répondre. Mais mon cœur me répétait sans cesse que cela est impossible. O que je suis heureux que mon cœur a eu raison!
Je relis Votre lettre. Alexandre! Votre âme est noble, élevée. Oui, elle ferait mes délices, cette lettre, fût-elle adressée à un autre qu’à moi. Lire dans une âme comme la Vôtre est une grande jouissance, mais y lire comme j’y lis, mon Bien-Aimé, c’est la plus grande de toutes. – Je puis donc continuer de Vous aimer sans me reprocher de faiblesse, sans paraître ridicule à mes propres yeux, je puis sans rougir abandonner mon cœur à mon sentiment qui lui est devenu nécessaire. Mon âme Vous suit sur Votre route. Que ne puis-je Vous suivre en effet! – J’ai une bien forte raison de le désirer, plus forte que lorsque Vous partîtes pour la Moravie. – Relisez cette dernière ligne et pesez-la, je Vous en conjure.
Je relis encore Votre lettre et je suis tenté de m’accuser d’ingratitude. Pendant le peu d’instants que je Vous ai vu je Vous ai dit un mot qui Vous a fait de la peine. Combien cela m’en a fait à moi-même! Mais pouvais-je Vous cacher la vérité? Oui, il est malheureusement vrai que nous avons 25 étudiants moins que le semestre passé, et d’après les nouvelles que nous avions reçues des provinces nous en devions avoir au moins 20 de plus. C’est une partie bien considérable pour l’Université et pour Vous-même. Vous en avez senti la cause. Détruisez cette cause. Rendez aux Statuts, à la constitution que Vous nous avez données leur vigueur naturelle. Les lois suffisent, croyez m’en. Je ne suis pas prévenu; mon sentiment moral ne me permet pas de l’être dans cette affaire. Croyez que je tiens plus aux mœurs des étudiants que ceux qui Vous indisposent contre eux. Je vois de près, Vous de loin; je vois par mes propres yeux, Vous par les yeux de nos ennemis. La haine qu’on nous porte ne meurt pas. Je croyais il y a quelque temps qu’elle s’affaiblissait. Mais Vous-même m’avez averti du contraire. Là Vous pouviez voir par Vos propres yeux, et l’expérience – cette indigne manœuvre du Gouverneur Richter m’a trop bien prouvé que Vous aviez raison. Notre Ministre Vous a-t-il présenté nos remontrances? Avez-Vous reçu ma lettre du 28 juin? Si Vous n’avez reçu ni l’une ni l’autre, agissez par confiance en moi. Retirez l’ordre que Vous avez donné, sur ma parole. (Si pendant Votre voyage un étudiant se trouvait arrêté à tort ou de droit, qui déciderait de son sort? Devrait-il rester enfermé avec les soldats que jusqu’à Votre retour?) Votre confiance en moi Vous a-t-elle jamais abusé? Je suis encore Votre Parrot; dans un sens je le serai toujours, et je n’ai d’autre vœu que de l’être de tout sens. L’Université de Dorpat est Votre ouvrage. C’est ce qui m’attache à elle si fortement; sans cette idée je Vous eusse déjà demandé une autre place, où je n’eusse aucun point de contact avec la noblesse du cercle de Dorpat et avec les Richter.
Je Vous remercie au nom du cultivateur Livonien pour avoir terminé sa constitution1. Ç’a été la première lueur qui a frappé mon cœur dans la nuit qui l’entourait. J’ai partagé la joie de notre Sivers. – De notre Sivers! Lorsqu’il m’a écrit cette nouvelle il avait oublié qu’il est ruiné et que Vous n’avez pas encore réparé les torts que son invincible amour des hommes a fait à sa fortune. Il était heureux. La Couronne peut-elle être une jouissance à mon Alexandre s’il ne saisit pas l’occasion de répandre ses bienfaits sur un homme comme Sivers, tandis que l’importunité lui arrache tant de dons?
Dieu veille sur Vous – sur Vos jours! Retournez – heureux et satisfait! Je Vous ai dit bien des choses dans cette lettre. Je sens qu’il faudrait un commentaire. Si j’étais bien sûr que Vous la receviez je Vous ferais ce commentaire. Écrivez-moi deux mots je Vous en supplie; dites-moi s’il Vous faut un commentaire.
Votre Parrot, Tout entier Votre Parrot
envoyée à Erfurt
139. G. F. Parrot à Alexandre IER
[Dorpat], 4 novembre 1808
Il n’y a que 10 jours que je Vous ai écrit1, Mon Bien-Aimé, et voici déjà une seconde lettre. Ne Vous fâchez pas de mon importunité; le sujet est très important. Il Vous regarde personnellement et l’Université. Plusieurs gazettes ont annoncé que Vous avez promis au Duc de Weimar de permettre aux Livoniens et Courlandais de faire leurs études à l’Université de Jena2, et le public explique cette permission comme dérogeant au § 17 de l’acte de fondation de l’Université de Dorpat en vertu duquel quiconque veut obtenir un emploi qui suppose des connaissances scientifiques doit avoir étudié trois ans à l’Université de Dorpat ou à une autre université de l’Empire russe.
Je n’ai pas douté un instant qu’il n’y ait ici un mésentendu. Vous n’avez sûrement pas voulu nous frustrer d’une grande partie de nos étudiants et contredire l’acte de fondation que Vous nous avez donnée. Mais il existe un Ukase de l’Empereur Paul qui défend aux sujets de l’Empire russe de faire leurs études aux universités étrangères. Cet Ukase a été donné, si je ne me trompe, en 1799 sans avoir été révoqué depuis, et l’Université de Jena croit que l’absence des Livoniens et Courlandais n’a que cet Ukase pour cause3. Veuillez, je Vous supplie, expliquer la chose par un Ukase formel qui porte la révocation de l’Ukase de l’Empereur Paul et en même temps instruise le public que par là Vous n’entendez pas déroger au § 17 de l’acte de fondation de l’Université de Dorpat, mais qu’au contraire Vous exigez que ce § reste en vigueur et soit exécuté ponctuellement et que la jeunesse russe ne continue ses études à l’étranger qu’après avoir étudié 3 ans à une Université de l’Empire russe. S’il ne s’agissait que de rivaliser avec les universités étrangères pour l’instruction de Vos sujets, Sire, je ne Vous ferais aucune prière à cet égard, persuadé qu’à Dorpat l’instruction est aussi parfaite qu’à Jena ou Göttingen. Mais nous avons contre nous la réputation très méritée de ces anciennes universités, la discipline beaucoup plus sévère que nous exerçons envers nos étudiants et l’antipathie de la noblesse surtout de Courlande encore toujours irritée de ce que l’Université de Dorpat n’est pas à Mitau; en sorte que quelque savants que soient nos professeurs, quelque exactitude ils mettent à remplir leurs devoirs, nous perdrons cependant le plus grand nombre de nos étudiants dès que le § allégué de notre acte de fondation cessera d’être en vigueur. Les universités étrangères ont elles-mêmes de pareils privilèges. Halle, Göttingen, Jena, Tübingen, toutes ont le même privilège pour les sujets du pays. Les universités russes qui ne font que de naître et qui ont dix fois plus de difficultés à surmonter que celles d’Allemagne devraient-elles le perdre?
Vous avez eu un accident en route d’ici à Pétersbourg, mais sans malheur. Le Ciel protège mon Alexandre et la Russie. Adieu, mon Bien-Aimé! Conservez Votre affection
à Votre Parrot.
P. S.
Permettez-moi de Vous rappeler l’objet de ma dernière lettre, l’emploi des 6000 Roubles. Je suis dans l’embarras. Le peu de mots que je Vous prie de m’écrire là-dessus me parviendront sûrement par Gessler et Klinger.
140. G. F. Parrot à Alexandre IER
[Dorpat], 13 décembre 1808
Mon Bien-Aimé!
Il y a un an et demi que je n’ai eu le bonheur de Vous voir, excepté le peu d’instants que Vous avez passez à Dorpat pendant qu’on changeait Vos chevaux. Mon cœur en murmure. Vous connaissez le besoin qu’il a de se rapprocher de Vôtre, de renouveler les moments heureux d’autrefois. J’arriverai pour le nouvel an à Pétersbourg et je Vous apporterai quelque chose de mon invention qui, je crois, Vous fera plaisir1. Si toutefois Vous prévoyez que le voyage du Roi de Prusse ou quelque autre incident Vous empêchera de m’accorder quelques moments, instruisez en Votre Parrot. Ma santé, mon travail, les frais de voyage, la tristesse qui s’emparerait de moi si ce voyage était inutile, tout m’impose la loi de rester si je n’ai pas la certitude de voir mon vœu s’accomplir.
Adieu, mon Alexandre!
Votre Parrot
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